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Le piège de l’expansion impériale de l’Union européenne

Contrairement à une idée répandue, l’adhésion des États dits périphériques à l’Union européenne n’est pas la panacée. En effet, un nouvel élargissement modifiera la nature de l’UE et aura des effets négatifs, en particulier pour ces pays.

Considérer l’Union européenne actuelle sous l’angle du centre et de la périphérie peut apporter une nouvelle perspective1. Le centre (ou noyau) de l’UE doit être compris comme le lieu où se concentre le pouvoir économique et politique de l’UE: l’Europe occidentale, en particulier le triangle formé par l’Allemagne, la France et le Benelux. Ce sont des économies européennes relativement fortes, où la prospérité et la richesse sont liées à l’industrialisation nationale, à l’expansion coloniale et à l’accumulation. Les pays nordiques tels que la Suède, le Danemark et la Finlande peuvent être considérés comme des pays semi-centraux de l’UE. Leur structure économique est proche de celle du noyau des pays de l’Union, avec des capitaux nationaux relativement forts et une avance technologique ou une innovation de pointe au niveau national2.

L’UE compte deux périphéries (l’Irlande peut également être considérée comme une périphérie de l’UE, mais elle n’a pas été prise en compte dans l’étude), qui présentent une grande diversité interne. Tout d’abord, l’Europe du Sud, y compris l’Italie, s’est engagée sur la voie de la périphérisation et de la divergence au cours des dernières années, en particulier après la crise financière mondiale. L’Europe du Sud (à l’exception de l’Italie) a accédé à la CEE dans les années 1980 (Malte et Chypre en 2004) en raison de processus de démocratisation politique. Ensuite, l’Europe centrale, orientale et du Sud-Est (11 États membres) a rejoint l’UE après la fin de la guerre froide, principalement en tant que zone périphérique avec une main-d’œuvre bon marché.

La perspective «centre-périphérie» est particulièrement sensible aux questions d’inégalités de pouvoir et de dépendances, tout en mettant l’accent sur les relations mutuelles entre l’économie et la politique (économie politique). En bref, ce point de vue permet de comprendre le fonctionnement de l’UE en tant que hiérarchie caractérisée par une division particulière du travail. Cette division du travail entre le centre et ses périphéries est légitimée par différentes constructions idéologiques telles que l’altérité, le Sud ou l’orientalisme (euro-orientalisme).

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