La prestigieuse récompense a été décernée à Banerjee, Duflo et Kremer dont les travaux sur la pauvreté se focalisent pourtant sur des microsolutions, faisant totalement abstraction des rapports sociaux.
L’attribution du prix Nobel de cette année a eu pour effet de déplacer le débat profond que semble vivre la science économique en tant que discipline académique. Attribué à trois économistes du développement, le prix récompense en particulier «leur approche fondée sur les expériences», ayant supposément amélioré les «recherche sur les causes de la pauvreté mondiale et les meilleurs moyens de la combattre».
Certains y ont perçu le moyen de mettre l’accent sur les personnes les plus touchées et les plus désavantagées par le système capitaliste, en conformité avec les objectifs du Millénaire pour le développement fixés par les Nations unies. Mais à y regarder de plus près, l’Académie royale suédoise ne fait, en réalité, que conforter ses propres choix à l’intérieur d’un cadre théorique très restrictif, abordant la question de la pauvreté sur une base «empirique», ne laissant pas de place à des mesures dictées par «l’ignorance, l’idéologie et l’inertie».
Ces trois économistes, en effet, font partie des principaux représentants d’une approche expérimentale mobilisant les très populaires «Essais randomisés contrôlés» (Randomized controlled trial) afin de mesurer le plus objectivement possible le comportement des individus soumis à des programmes. Le cœur de cette approche réside dans la tentative de reproduire une expérience de laboratoire sur le terrain de politiques de lutte contre la pauvreté, faisant de l’économiste un vrai «scientifique» étant à même de juger objectivement de l’efficacité ou non de certains programmes d’action. Cela revient généralement à promouvoir des interventions très locales et parfois techniques pouvant aider des individus ou des familles à se libérer des griffes de la pauvreté. Une vision qui tranche par son optimisme au regard des chiffres globaux sur la pauvreté.
Une pauvreté croissante
En 2015, avec un seuil de pauvreté fixé à 7,40 dollars par jour, autrement dit le minimum pour garantir un niveau nutritionnel décent et une espérance de vie «normale» selon les données de la Banque mondiale, la pauvreté a atteint jusque dans leur chair 56% de la population mondiale, soit 4,115 milliards d’individus. En 1991, ils étaient 3,183 milliards, soit 70% de la population mondiale. Le nombre absolu de pauvres a donc augmenté, même s’il n’a pas connu une augmentation proportionnelle à celle de la population mondiale. C’est principalement dans le Sud-Est asiatique, et plus spécifiquement en Chine, que la pauvreté a diminué: l’incidence de la pauvreté – mesurée sur la base de 7,40 dollars par jour – y est passée de 99% en 1981 à 43% en 2015, faisant chuter de près d’un milliard le nombre de pauvres.
Cette gigantesque transformation ne peut cependant être expliquée à partir de micro-expérimentations qui, dans le meilleur des cas, concernent à peine quelques milliers d’individus. L’histoire récente de la Chine a démontré que ce n’est ni le marché, ni les politiques néolibérales ni le progrès technique livré à lui-même qui ont modifié les conditions matérielles de centaines de millions de citoyens, mais au contraire une idée bien précise: celle de programmes publics engagés sur une échelle énorme, celle d’une économie extrêmement réglementée et souveraine, et fondée sur une politique industrielle à moyen et long terme.
Les expérimentateurs
Ce sont ces faits qui doivent être opposées à l’approche des nouveaux lauréats du prix Nobel d’économie et à leur méthode empirique, celle des Essais randomisés contrôlés. Prenons un exemple simple pour expliquer comment fonctionne ce type d’expérimentation: le directeur d’un établissement scolaire pense qu’utiliser un plus grand nombre d’outils interactifs permettra de faciliter l’apprentissage et les performances scolaires des élèves et, pour vérifier cette hypothèse, il décide de consacrer une partie du budget de l’école à l’achat de ces outils qui seront utilisés par quelques classes pilotes. Ces classes ont été choisies de manière totalement aléatoire afin d’éviter qu’en proposant aux élèves de participer au projet, on ne crée un effet de sélection qui pourrait compromettre l’évaluation causale de l’intervention. Cela débouche sur la création de deux groupes: les élèves affectés aux classes expérimentales (les «traités») et ceux qui suivent une méthode d’enseignement traditionnelle (les «contrôlés»). La comparaison des moyennes des résultats des deux classes permettra d’évaluer l’efficacité de l’intervention du directeur et par conséquent, d’apprécier l’utilité d’un tel investissement.
Une critique méthodologique
Cette approche présente néanmoins certaines failles qui sont formulées par plusieurs économistes et économétriciens et notamment James Heckman. L’une des failles principales est le problème de la généralisation (ou «validité externe», pour employer le jargon technique). Si on reprend l’exemple ci-dessus, on peut légitimement s’attendre à ce que l’effet obtenu avec ces classes pilotes soit différent en intensité, voire même opposé s’il est appliqué dans d’autres écoles ou d’autres classes. Qu’en est-il s’il est appliqué à une société où les institutions scolaires sont totalement différentes? Pour éviter ce problème, il est nécessaire de réitérer les expérimentations du même type afin de vérifier la cohérence des résultats. Cependant, on n’aura jamais deux fois la même expérimentation, surtout si les contextes sont différents.
Il est en outre possible que tous les élèves de la classe ne suivent pas le programme entièrement: périodes d’absence, manque d’attention, non-utilisation des nouveaux outils, etc. Ce problème vient accentuer l’hétérogénéité des élèves qui font l’objet de l’étude et constitue un risque supplémentaire pour l’évaluation causale de l’efficacité du programme scolaire.
Par ailleurs, des externalités positives peuvent apparaître et venir altérer l’effet réel de la nouvelle méthode didactique: on pourrait imaginer qu’il y ait entre les différentes classes, c’est-à-dire celles soumises à l’expérimentation et celles qui ne le sont pas, des échanges d’informations, de notes, de matériaux qui auraient pour effet que les élèves des classes traditionnelles bénéficient eux aussi du nouveau programme.
Il existe un autre problème connu sous le nom d’ « effet Hawthorne» et effet «John Henry». Le premier effet, dans l’exemple ci-dessus, se rapporte au fait que les élèves pourraient modifier leur comportement en classe et leur attitude face à l’étude en raison du fait qu’ils font partie d’une expérimentation. Sachant qu’ils sont «observés», ils pourraient automatiquement s’impliquer davantage. L’effet Henry est identique, mais concerne ceux qui ne font pas partie de l’expérimentation. Ceux-là, se sentant exclus et/ou pénalisés, pourraient en effet redoubler d’efforts pour copier et obtenir les mêmes résultats que les élèves des classes pilotes.
Martin Ravallion, dans sa critique de l’approche expérimentale, ajoute un autre élément important: l’éthique. Depuis toujours, l’homme doit faire face au concept du bien et du mal, on peut dès lors considérer qu’en économie le jugement éthique sur les moyens n’est pas important, et que ce qui compte c’est la fin. Autrement dit, le fait que les instruments ne soient pas éthiques n’est pas un problème, à condition qu’ils soient susceptibles d’apporter de nouvelles connaissances. Sur le plan éthique, est-il cependant admissible de vouloir soustraire des personnes dans une même condition de pauvreté, d’un projet d’aide et de lutte contre la pauvreté juste pour le plaisir de faire une expérimentation?
Si les limites techniques et éthiques les plus manifestes sont celles mises en évidence par Heckman, ce ne sont pas les seules ni même les plus profondes.
Une critique théorique: la question de l’hégémonie
Premièrement, l’approche randomiste intervient directement sur le sens de la discipline économique, qui n’est plus considérée comme une science sociale, mais comme une science dure, capable d’établir un lien direct, déterministe et irréfutable entre les faits économiques. Un résultat devient alors scientifiquement valide si, et seulement si, il est le fruit d’une expérimentation aléatoire ou de quelque chose qui s’en approche fortement, capable de mesurer ce genre de relations au travers d’identifications précises (dans leur manière de les interpréter) de relations causales. Esther Duflo soutient, par exemple, que leur objectif a été de développer une méthodologie pour que «la lutte contre la pauvreté soit basée sur des fondements scientifiques». Michael Kremer renchérit. Contacté par téléphone pour une interview le jour de la cérémonie de remise des prix, il a déclaré que leurs travaux allient enquête sur des sujets d’ordre «pratique, comme la pauvreté, et la rigueur intellectuelle».
La recherche économique a été réduite à une discipline qui s’interroge sur de menus détails.
Cette arrogance n’est cependant pas neuve, elle est dans la continuité de celle qui a régné dans une grande partie des départements d’économie au cours de ces dernières décennies. De plus en plus, pour pouvoir être publié dans les revues les plus prestigieuses, il faut pouvoir démontrer la solidité de sa propre identification empirique, et cela, quelle que soit la question de fond à laquelle on tente de répondre. Ce qui est plus grave encore, c’est que la recherche économique a été réduite à une discipline qui s’interroge sur de menus détails plutôt que de prendre comme objet d’analyse les phénomènes dans toute leur ampleur et dans toute leur complexité.
Des analyses sur des sujets comme le pouvoir, la répartition des revenus et des richesses, les changements structurels, autrement dit les dynamiques d’économie politique, sont ignorées, en particulier par les revues «de prestige», en raison d’une paralysie de la pensée provoquée par le mantra publish or perish (publie ou meurt). Lorsqu’elles ne sont pas ignorées, ces analyses sont moquées, voire accusées de «négationnisme scientifique», surtout si elles réfutent les résultats des recherches menées en recourant à la méthode expérimentale. Comme on l’a vu en France, où les économistes Pierre Cahuc et André Zylberberg, dans leur livre Le négationnisme économique, et comment s’en débarrasser (Flammarion, 2016), attaquent les collègues qui ne se conforment pas à la pensée dominante en matière de politique économique – les «hétérodoxes» – dont on pourrait carrément se débarrasser grâce à la rigueur de la méthode expérimentale. La discussion sur les effets de la réduction du temps de travail en passant à la journée de 35 heures, a été la goutte qui a fait déborder le vase et qui a débouché sur un des débats les plus violents de ces dernières années.
Le cœur de la question était cependant le droit au pluralisme en économie, tant sur le plan théorique que méthodologique, contre lequel Jean Tirole, autre prix Nobel, s’est déchaîné dans une lettre adressée, tenez-vous bien, au ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de l’époque, qualifiant le pluralisme de relativisme et «d’antichambre de l’obscurantisme». Le débat a animé, en France, les quotidiens, les associations d’économistes, le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et a donné naissance à un contre-pamphlet, Misère du scientisme en économie (Édition du Croquant, 2017), dans lequel le groupe des Économistes atterrés et l’Association française d’économie politique ont démenti point par point les thèses de Cahuc et Zylberberg. On pourrait s’arrêter là et observer la vivacité française, parfaitement conscients que c’est justement au travers de ce type de débats d’idées qu’est généré la connaissance et la richesse culturelle, mais on doit surtout réaliser que champ de bataille existe et qu’il faut y prendre part.
Plus un état cherche à cibler son intervention par le biais de transferts vers les plus pauvres, moins l’élan égalitaire et l’éradication de pauvreté sont éfficaces.
Face à cette intransigeance à l’égard d’approches tout aussi valides, mais alternatives, l’apparente simplicité et agilité de l’outil des expériences randomisées, libres de théories encombrantes, semblait offrir une perspective libérée d’apriori idéologiques. Cependant, comme l’ont argumenté les économistes Angus Deaton et Nancy Cartwright, la recherche économique ne peut être réduite à une évaluation empirique en l’absence de théorie ou de bases conceptuelles solides sans quoi elle se rend incapable de reconstituer ou de fournir des outils utiles au développement de la pensée et par conséquent de la recherche scientifique elle-même. En réalité, il importe de ne pas céder à la naïveté et de reconnaître qu’il existe toujours une théorie sous-jacente et implicite qui sert de point de départ.
La continuité théorique
Les expérimentations aléatoires sont réalisées à l’intérieur d’un contexte théorique unique, selon lequel l’économie n’est que la réponse comportementale des individus (entreprises, travailleurs, consommateurs, banques) qui agissent de manière rationnelle face à la rareté des ressources et dont les comportements changent en fonction de l’évolution des incitants individuels. Pas de rapports sociaux, pas de rapports de forces, pas d’histoire. Ce qui colle parfaitement à la théorie marginaliste.
On ne se pose pas la question de savoir pourquoi la pauvreté existe en tant que phénomène socio-historique, on s’interroge uniquement sur la manière dont un individu X va pouvoir sortir de cette condition grâce aux interventions qui le ciblent, lui personnellement ou sa famille. Les implications théoriques et politiques sont manifestes. En effet, se focaliser sur des micro-échantillons de la population en les sortant de leurs contextes socio-économiques est en accord parfait avec l’école autrichienne et la vision de Lionel Robbins, autrement dit avec l’étude des comportements individuels pris comme liens entre la fin (maximisation des gains et des profits) et le peu de moyens à disposition, vision renforcée par la théorie plus récente des incitants (ou mechanism design) pour laquelle Eric Maskin, Roger Myerson et Leonid Hurwicz se sont vus décerner le prix Nobel en 2007.
L’approche randomiste donne tout simplement raison à thatcher en affirmant que «la société n’existe pas».
Une fois de plus, les individus se retrouvent au centre du monde: face à l’effondrement du marché, puisque la main invisible ne fonctionne pas dans la réalité, il convient d’orienter les individus vers les meilleurs choix par le biais de mécanismes incitatifs. Les rapports sociaux, les confrontations des classes et des institutions, le niveau de démocratisation de l’économie ainsi que le type de politiques économiques mises en œuvre, ne sont pas neutres par rapport à l’étude de la pauvreté. En ce sens, la critique de utilitarisme de l’ancien prix Nobel Amartya Sen (1998) semble viser certains de ces aspects. Selon Sen, se focaliser sur les fonctions utilitaires de l’individu débouche continuellement sur des mesures qui pénalisent les individus que l’on tente d’étudier en vue de proposer des programmes efficaces, parce que l’attention portée au revenu individuel exclut les autres sources d’émancipation. Il propose par conséquent que les jugements en matière de pauvreté et de niveau de vie «ne soient pas fondés sur les biens, les caractéristiques ou l’utilité, mais sur une chose que l’on pourrait appeler la capabilité des personnes». Pour expliquer ce concept, Sen prend l’exemple du vélo: «Il s’agit clairement d’un bien matériel, mais si on se concentre sur sa fonctionnalité, on s’aperçoit que ce bien permet à une personne de se déplacer. Le vélo offre donc à une personne une capabilité de déplacement qu’il n’aurait pas autrement». Toutefois, les individus n’ont pas tous un libre accès au même ensemble de capabilités, et cela en raison de différences sociales et économiques. Si on poursuit avec l’exemple du vélo, on s’aperçoit que les individus n’ont pas tous accès au bien matériel qui a pour fonction d’être un moyen de transport et que par conséquent, tous les individus ne sont pas en mesure d’acquérir cette capabilité de déplacement. Ainsi, les conditions historiques, politiques et sociales peuvent être insérées dans la définition de Sen, contrairement à l’approche micro-économique des nouveaux prix Nobel.
Cela signifie que la prétention de rationaliser les décisions prises par l’individu pauvre échoue face à l’exclusion des facteurs sociaux et institutionnels, de par nature dynamiques et basés sur les rapports sociaux, de sorte que la prétendue liberté individuelle garantie par le marché n’existe pas dans les faits. L’approche randomiste donne tout simplement raison à Margaret Thatcher lorsqu’elle stigmatisait les plus pauvres en affirmant que «la société n’existe pas, qu’il n’y a que des individus, des hommes, des femmes et des familles. Et que c’est pour cette raison que les gouvernements ne doivent pas intervenir, si ce n’est au travers des individus eux-mêmes, et les gens doivent d’abord s’occuper d’eux-mêmes».
Du reste, se focaliser sur l’étude de la pauvreté de cette manière, en analysant des programmes spécifiques au niveau local et individuel, c’est donner du crédit à la théorie néolibérale de l’Etat social: les interventions de l’État doivent exclusivement cibler les plus démunis de manière à réduire l’ingérence de l’État et des dépenses publiques. Cette théorie sera critiquée par Walter Korpi et Joakim Palme au travers du paradoxe de la redistribution: plus un État cherche à cibler son intervention par le biais de transferts vers les plus pauvres, moins l’élan égalitaire et l’éradication de la pauvreté sont efficaces. L’approche méthodologique d’Abhijit Banerjee, Esther Duflo et Michael Kremer semble justement générer et alimenter ce paradoxe en favorisant l’évaluation et la mise en œuvre de politiques publiques toujours plus axées sur le particulier et l’exclusion.
La pauvreté est un choix politique
Jason Hickel affirme que la pauvreté est un choix politique, soutenant que l’une des principales raisons de l’échec du premier des objectifs du Millénaire, l’éradication de la faim et de la pauvreté, vient du refus, de la part des Nations Unies et des gouvernements nationaux, de combattre et de se débarrasser des politiques économiques qui créent la pauvreté. Hickel ajoute que la structure de l’actuelle économie mondiale est intrinsèquement injuste et exclut toute possibilité d’éradiquer la pauvreté. Sa théorie, selon laquelle la pauvreté est un choix politique, est basée sur ce que Marx appelait «la loi d’accumulation du capital»: sur un marché mondial où les pays peu développés, avec des capitaux atomisés et insignifiants par rapport ceux à des pays développés, sont absorbés et centralisés par les plus gros capitaux, il n’est pas question de complémentarité entre les capacités des travailleurs, comme le soutient la théorie développée par Michael Kremer en 1993, selon laquelle les pays occidentaux sont plus productifs du fait qu’ils produisent des biens plus complexes (allez dire ça aux travailleurs asiatiques qui produisent pour Apple, Huawei, etc.). C’est au contraire une question de fonctionnement du capitalisme en tant que système économique. Il n’est dès lors pas surprenant que le processus d’accumulation dans les zones les plus pauvres du monde soit extrêmement lent et que l’écart, non seulement ne se réduise pas, mais augmente. Naïvement on pourrait se demander comment il se fait que les nouveaux prix Nobel n’aient jamais eu l’idée d’analyser l’effet sur la pauvreté des délocalisations des chaînes de production ou de la fragmentation des processus de production.
Dans une approche qui exclut la critique du système économique existant et qui, au contraire, vient légitimer ses fondements théoriques en confortant l’idée d’une société individualiste et morcelée, une «reconsidération radicale de la manière de combattre la pauvreté mondiale» continue de se faire attendre. En attendant que les prix Nobel se penchent sur la question, il serait judicieux, à rebours de la pensée dominante, que l’on commence sérieusement à s’intéresser à la question des inégalités: l’objectif politique ne peut être une réduction des privations matérielles, mais au contraire l’éradication des mécanismes à cause desquels ces privations subsistent ainsi que le rétablissement d’une véritable justice sociale sous tous ses aspects, allant de la liberté au pouvoir, en empêchant sa concentration entre quelques mains au détriment du plus grand nombre.
Traduction de l’article La povertà dei Nobel per l’economia, Jacobin Italia, 16 octobre 2019.