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Gramsci, certes, mais lequel ?

Lorenzo Alfano

—21 décembre 2020

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On se souvient d’Antonio Gramsci comme un théoricien, mais il estimait que les grandes idées ne devaient pas être réservées aux intellectuels et il insistait sur la nécessité pour les travailleurs de prendre la tête de leurs organisations.

Un soir, tard, Via dell’Arcivescovado, à Turin. Un homme à l’accent méridional se présente devant les locaux deL’Ordine Nuovoet demande avec insistance de parler au rédacteur en chef. En effet, L’Ordine Nuovon’estpas simplement le quotidien des travailleurs; c’est également le journal d’Antonio Gramsci.

Cependant, en ce début des années 1920, le climat politique est tendu ici à Turin. Tous les soirs, des ouvriers se relaient pour monter la garde aux portes du bâtiment et tout le monde s’attend à ce que, tôt ou tard, les milices fascistes viennent tout détruire. Le bâtiment est fortifié, les travailleurs sont armés et, d’après la rumeur, il y aurait entre l’entrée principale et les locaux de la rédaction un long couloir, une cour intérieure, un portail, du fil barbelé, de grands obstacles métalliques, des grenades et des mitrailleuses.

Les enseignements et la culture devaient circuler dans les deux sens, des travailleurs aux intellectuels et inversement

Le garde scrute l’homme de la tête aux pieds: ce dernier semble originaire de Naples, mais il pourrait très bien s’agir d’un espion de la société FIAT, d’un fasciste ou d’un policier – voire de tout cela à fois. Le garde lui dit que, pour parler à Gramsci, il devra se faire bander les yeux afin de ne pas voir les moyens de défense des lieux. Furieux, le visiteur «suspect» commence alors à s’en aller mais après avoir fait quelques pas, il se retourne et crie: «Dites à Gramsci que Benedetto Croce est venu le voir! ». Gramsci fut déçu de l’avoir manqué, mais aussi hilare, tant il peinait à s’imaginer celui qui était, à l’époque, l’intellectuel le plus renommé d’Italie en train de tâtonner, les yeux bandés, pour tenter de le trouver. S’il riait, c’est également parce qu’il était un homme à l’humour facile. Sociable et souriant, il éclatait souvent d’un rire enfantin qui mettait tout le monde de bonne humeur.

Les obstacles de la vie

Au cours de ma dernière année de travail à la Fondation Institut Gramsci de Rome, j’ai eu la chance d’étudier un nombre considérable de récits personnels sur la véritable personnalité de Gramsci. Grâce aux encouragements de Fabio Dei, qui le premier m’a fait connaître lesCahiers de prisonde Gramsci, et aux précédents travaux menés par Maria Luisa Righi et Francesco Ghiasi, j’ai eu l’occasion de vraiment comprendre l’homme derrière le personnage. J’ai ainsi découvert que Gramsci aimait plaisanter, être en compagnie, faire des farces ou en être la victime… loin de la figure sévère, héroïque et tragique que l’on s’imagine généralement.

Quand il mourut, victime du fascisme, en 1937, on ne trouvait dans sa vie aucune trace de pessimisme, si ce n’est le célèbre «pessimisme de la raison». Selon lui, il convenait de s’imaginer parfois la pire hypothèse possible, «pour mettre en branle toutes [ses] réserves de volonté et être capable d’abattre l’obstacle». Pourtant, il était également atteint du Mal de Pott, ce qui l’exposait souvent aux moqueries des mesquins mais aussi de ceux qui ne savaient comment faire face à l’écrasante supériorité de ses arguments. Ce fut notamment le cas en 1925, lorsque, durant l’unique discours qu’il prononça devant la Chambre des députés, peu avant que Benito Mussolini n’obtienne les pleins pouvoirs, les parlementaires fascistes l’interrompirent à plusieurs reprises dans sa condamnation du régime, en lui criant «silence, Rigoletto!»1

Il avait déjà connu ce genre d’insultes à l’université, quand plusieurs de ses camarades de classe avaient dit à son professeur, Valentino Annibale Pastore: «Gramsci, vous voyez bien que ce n’est qu’un bossu!», ce à quoi l’enseignant avait répondu: «c’est un bossu, oui, mais quel bossu!» tout comme Paul Cézanne s’était exclamé «ce n’est qu’un œil, mais quel œil!» en parlant de Claude Monet. La maladie n’eut de cesse de poursuivre Gramsci jusqu’à sa mort prématurée, due aux souffrances qu’il endura dans les geôles fascistes; mais elle compliquait aussi grandement son quotidien. On pourrait s’interroger longuement sur ce qu’aurait été Gramsci s’il n’avait pas été atteint par le Mal de Pott, mais il est fort probable, pour reprendre les mots affectueux de Giuseppe Amoretti,

qu’Antonio ne pouvait être différent et qu’on ne saurait imaginer un autre Gramsci ou un Gramsci meilleur. Il ne pouvait être autre chose que la fleur que la nature et la société ont effectivement enfantée. Sur le plan physique ou humain, son destin se devait d’être exceptionnel, unique, comme pour tous les génies et les héros, auxquels la vie ne réserve pas des joies et des peines mais un long chemin fleuri qu’ils doivent suivre jusqu’au bout.

Cela étant, dans le Turin du début des années 1920, il n’y avait pas de temps à perdre et Gramsci était souvent obligé de mettre ses problèmes existentiels de côté. Il travaillait sans relâche pour son seul patron: la classe ouvrière. Toutefois, ses interactions avec les ouvriers turinois n’étaient pas des plus simples car, contrairement à beaucoup d’intellectuels d’hier et d’aujourd’hui, il ne considérait pas les travailleurs comme des sujets passifs.

Comme Umberto Calosso l’expliqua en 1947 lors d’une séance de l’Assemblée constituante, Gramsci considérait que la classe ouvrière était «l’aristocratie de la race humaine» et qu’il fallait la traiter comme telle. La relation entre les intellectuels et les masses devait certes être «pédagogique», mais les enseignements et la culture devaient circuler dans les deux sens, des travailleurs aux intellectuels et inversement, pour que s’installe une véritable pédagogie politique de masse. Dans le vocabulaire gramscien, il n’est pas question «d’aller à la rencontre de la classe ouvrière» ou de «s’abaisser» à son niveau pour lui transmettre la bonne parole, mais bien de «s’élever» pour rejoindre les travailleurs. Autrement dit, la perspective est inversée, ce qu’un de ses «élèves» prisonniers exprima en ces termes: «avec lui, nous ne sentions pas le poids, la distance qu’un travailleur ressent presque toujours quand il parle avec un intellectuel. Il ne nous traitait et ne nous considérait pas comme de simples outils matériels du bouleversement social incapables de devenir des protagonistes conscients et intelligents de la révolution.»

Devenir protagonistes

C’est pour donner corps à cette pédagogie politique de masse que Gramsci créa en 1919 L’Ordine Nuovo, aux côtés de trois autres rédacteurs: Angelo Tasca, farouche opposant à la Première Guerre mondiale; Palmiro Togliatti, futur secrétaire général du Parti communiste; et Umberto Terracini, qui fera partie des signataires de la constitution italienne d’après-guerre en 1948. Tous avaient moins de trente ans; et tous seront persécutés par Mussolini. Tasca et Togliatti seront contraints à l’exil, tandis que les deux autres seront condamnés à quarante-cinq ans d’emprisonnement par le tribunal fasciste. Comme Terracini l’expliqua plus tard, une profonde passion pour la culture prolétarienne suffisait à les unir: « Nous voulions faire, faire, faire».

Or, ce ne sont pas les choses à faire qui manquaient. Le grand massacre qu’avait été la Première Guerre mondiale avait pris fin à peine quelques mois plus tôt et n’avait rien apporté aux classes populaires italiennes, si ce n’est un million de morts. Turin était une poudrière: la colère de la classe ouvrière était palpable et les travailleurs ne croyaient plus au radicalisme purement «verbal» du vieux Parti socialiste, qui ne s’était jamais montré capable de mettre en pratique sa rhétorique «révolutionnaire». Au même moment, les évènements survenus en Russie avaient montré avec éclat que Marx était grand et que Lénine était son prophète, la profession de foi la plus répandue étant «la paix, le pain et la terre». La Révolution d’Octobre était l’espoir des opprimés et, aux yeux des couches les plus politisées de classe ouvrière italienne et mondiale, les bolcheviques étaient l’exemple à suivre.

En Italie, les plus bolcheviques de tous étaient les rédacteurs deL’Ordine Nuovode Turin. L’étincelle ne pouvait que s’amplifier et, deux ans plus tard, le mouvement ouvrier flamboyait. LeBiennio Rossode 1919/20 fut caractérisé par un climat insurrectionnel: les grèves se succédèrent, les usines furent occupées et les travailleurs prirent les armes, devenant des Gardes rouges. Dans les usines occupées, la production continua sans les patrons, démontrant que les ouvriers pouvaient diriger la société. Ce qui était jusqu’alors la Motor City de l’Italie, au cœur de la production automobile, devint la ville des conseils d’usine; et des journalistes vinrent du monde entier visiter celle qu’on surnommait la Mecque du communisme italien ou la Petrograd d’Italie. De fait, les travailleurs avaient imposé leur pouvoir, non seulement par la force militaire, mais aussi et surtout grâce à l’intelligence collective d’une classe ouvrière capable de se substituer aux patrons. Ces derniers étaient terrorisés – et à juste titre. Pour eux, ce renversement était insupportable et scandaleux. Seul le fascisme pouvait, en étouffant les travailleurs, rétablir l’ordre que les institutions libérales supposément démocratiques ne parvenaient plus à assurer par le consentement.

En ces années-là, toutefois, les fascistes n’avaient pas encore marché sur Rome. Le siège del’Ordine Nuovo, bourdonnant d’activité, était l’épicentre de la lutte politique en cours dans la ville et, tous les après-midis, on y voyait défiler la «parade» de ceux et celles qui venaient rendre visite à Gramsci: camarades de la section communiste locale, dirigeants des mouvements de jeunes et de femmes, chefs de file syndicaux, intellectuels, Gardes rouges, anciens professeurs de sa période universitaire, camarades de base et même diverses personnes sans affiliation politique. Comme on peut l’imaginer, ces contacts intenses permettaient àl’Ordine Nuovode ne jamais perdre contact avec la réalité du mouvement politique, mais la parade incessante des visiteurs posait tout de même des problèmes à Gramsci, qui souvent n’arrivait pas à terminer les articles qu’il était chargé de rédiger. Comme le raconta Mario Montagnana, qui écrivait lui aussi pour le quotidien, Gramsci était parfois littéralement contraint d’écrire.

Il exhorta sans cesse qu’il ne devait pas y avoir certains révolutionnaires derrière des barricades et d’autres derrière un bureau

Vers neuf ou dix heures du soir, quand il n’y avait pas de «visiteurs», un rédacteur allait voir Gramsci et lui disait de but en blanc: «personne ne rentre tant que ton article n’est pas prêt». La porte du bureau de Gramsci était alors fermée à clé, un camarade se postait dans le couloir pour éloigner les « nuisibles » et, une heure ou deux plus tard, Antonio remettait, sur deux ou trois feuilles de la taille d’une paume, un texte rédigé d’une écriture claire et dense, presque sans la moindre correction. En dépit de ces petits désagréments, ces va-et-vient qui se poursuivaient incessamment tous les après-midis permettaient au quotidien d’atteindre l’objectif qu’il s’était fixé dans son tout premier éditorial, de devenir un terrain d’entraînement en vue de populariser toutes les tendances politico-culturelles les plus avancées de l’époque, contribuant à concrétiser ce qui serait l’une des obsessions de Gramsci: la formation des cadres du parti.

Il existe un lien évident entre la dureté de la vie qu’il a connue et sa capacité de se mettre au service des classes subalternes.

Gramsci était bien conscient qu’il était plus aisé de construire un groupe restreint de dirigeants que de former une armée de cadres intermédiaires, lesquels devaient représenter la fine fleur de la classe ouvrière et devenir ensuite la colonne vertébrale du Parti communiste. Toute sa patience et sa puissance pédagogique s’exprimèrent durant ce processus de formation et il exhorta sans cesse ses camarades à étudier, jusqu’à les convaincre qu’il ne devait pas y avoir certains révolutionnaires derrière des barricades et d’autres derrière un bureau, mais que tous devaient maîtriser la culture, la plus grande alliée de l’action.

Pédagogie critique

Au cours de cette œuvre «socratique», Gramsci se montrait toujours critique face aux erreurs de ses camarades mais, pour citer Montagnana, «il n’y avait jamais rien de négatif ou de décourageant [dans ses critiques], ni quoi que ce soit qui amène les camarades à perdre confiance en leur force». Il était en revanche d’une franchise profondément humaine et jamais teintée d’animosité personnelle, une pédagogie développée par son activité quotidienne. Néanmoins, ne nous leurrons pas: Gramsci n’était pas un Socrate au cœur tendre. Il était extrêmement sévère et n’avait aucune pitié, non seulement pour ses adversaires, mais aussi pour les camarades arrivés à «maturité» sur le plan politique: il exigeait de ces derniers qu’ils soient irréprochables, afin de pouvoir eux-mêmes faire office de pédagogues.

En ce sens, la lettre qu’il adressa en 1924 à son camarade Vincenzo Bianco est particulièrement révélatrice. Il y explique qu’il obligeait Andrea Viglongo, l’un de ses premiers élèves au sein du comité de rédaction, «à réécrire entièrement ses articles à trois ou quatre reprises, afin de réduire leur longueur de huit lignes à une ligne et demie» et tire ensuite une conclusion sans merci: «Viglongo, tout maladroit qu’il était, a fini par plutôt bien écrire, à tel point qu’il a cru pouvoir devenir un grand homme et qu’il a fini par s’éloigner de nous. Donc, je ne jouerai plus les pédagogues pour les jeunes hommes dans son genre. Si cela m’est encore possible, je le ferai avec des travailleurs, qui n’ont pas l’ambition de devenir de grands journalistes bourgeois».

Gramsci est généralement considéré comme un intellectuel et c’est à peu près tout. Il y a donc de quoi être surpris de l’opinion de Giovanni Parodi, qui estime que l’écriture était un aspect secondaire de son activité et que «sa plus grande contribution vient de ses enseignements oraux et pratiques». En réalité, Parodi lui-même incarnait parfaitement cette mission pédagogique. Entré à l’usine à l’âge de 14 ans, cet ouvrier-dirigeant a élevé son niveau de culture politique (et de connaissance technique) à un point tel qu’il fut capable de gérer la production de l’usine FIAT Centro durant les occupations. L’un des symboles du «monde à l’envers» qu’était devenu Turin après 1918 est une célèbre photo sur laquelle des ouvriers sont assis autour du bureau du patron Giovanni Agnelli. Parmi eux se trouve Parodi, qui dirigeait le conseil d’usine.

Une rare alchimie

On pourrait encore en dire bien davantage pour tenter d’expliquer l’alchimie unique qui se créa autour deL’Ordine Nuovo. Quel était le secret de Gramsci? Comment un quotidien traitant de questions si complexes est-il devenu le «journal des travailleurs»? Pourquoi les Gardes rouges étaient-ils prêts à mourir pour défendre ses locaux des fascistes? Et surtout, comment s’est créé le réseau d’affects, de solidarité et de luttes féroces qui a fait en sorte qu’un trentenaire maigrichon à lunettes, aux cheveux en bataille et originaire d’une île lointaine puisse devenir l’interprète des intérêts de la classe ouvrière?

Son parcours de vie a joué un rôle certain. Alors qu’il était issu d’une famille de la petite bourgeoise, Gramsci a grandi dans une pauvreté extrême suite à la condamnation de son père, qui était employé, pour détournement, en 1900 et, si son intelligence exceptionnelle a fait de lui l’un des plus brillants penseurs de la culture européenne, il n’oublia pas les épreuves et la privation matérielle endurées après avoir soudain chuté dans l’échelle sociale. De même, en se projetant quelques années plus loin, on constate qu’il arriva à l’Université de Turin avec une bourse d’études si modeste qu’il devait choisir entre manger le soir ou acheter du bois pour se chauffer. Camilla Ravera raconta que

Gramsci n’avait jamais eu beaucoup d’argent et qu’il dépensait ce qu’il avait pour s’acheter des livres. Parfois, il avait si peu d’argent qu’il ne pouvait même pas s’acheter des chaussettes et qu’il se rendait au journal sans rien sous ses chaussures.

Togliatti, également étudiant à l’Université de Turin, avait perdu son père, mort d’un cancer mais, en dépit de ses origines modestes, il avait la chance de ne pas devoir payer de loyer, car il vivait avec sa famille, alors que la mère de Gramsci était obligée de s’endetter pour envoyer de l’argent à son fils. En outre, Gramsci était Sarde jusqu’à la moëlle et gardait un souvenir fort de la vie de misère, de solitude et d’incertitude que menaient de nombreux insulaires comme lui.

L’école ne s’est jamais départie de son rejet du socialisme ni de son engagement en faveur du déterminisme biologique

C’est dans les souvenirs de Teresa, sa sœur préférée, que se trouve l’une des images les plus marquantes de son enfance sarde. Puisqu’ils ne pouvaient pas se payer de jouets, ils avaient appris à en fabriquer eux-mêmes: «Je fabriquais des poupées de paille que j’habillais avec des petits morceaux de tissu colorés et Nino fabriquait des barques, des voiliers ou d’amusants petits oiseaux avec une plume sur la tête. Ensuite nous organisions des loteries: chaque objet était numéroté et tous les enfants du voisinage, ainsi que ceux des riches propriétaires terriens, venaient tenter leur chance. Au lieu de nous payer, ils nous donnaient une pomme ou une poire». Bien entendu, on ne saurait réduire la grandeur et la complexité de Gramsci à des facteurs purement biographiques, mais il existe un lien évident entre la dureté de la vie qu’il a connue et sa capacité de se mettre au service des classes subalternes, au point même de sacrifier sa vie.

Indépendamment de son aptitude à écouter et de son empathie, qui furent fondamentales, son caractère unique provenait probablement de la combinaison d’un cerveau prodigieux, d’une mentalité d’intellectuel et du fait d’avoir vécu dans des conditions matérielles similaires à celles d’un travailleur. Voilà peut-être le véritable secret de Gramsci, la formule qui lui permit de devenir celui que le partisan et futur Président socialiste Sandro Pertini décrira comme «l’homme politique le plus ingénieux que j’aie croisé sur mon chemin, dont la mort a laissé, non seulement dans le Parti communiste, mais dans l’ensemble du mouvement ouvrier italien et international, un vide profond que personne n’est jamais parvenu à combler».

Aujourd’hui encore, nous pouvons le regretter; mais le 22 janvier, date à laquelle Gramsci est né, nous célébrons sa vie et nous lui disons: «joyeux anniversaire, Antonio!».

Article originellement paru sur le site de Jacobin, 22 janvier 2020.

Footnotes

  1. Rigoletto est un bouffon de cour de l’opéra du même nom de Giuseppe Verdi.