Les entreprises ont adopté une rhétorique antiraciste, mais sans remettre en cause l’inégalité économique qu’il génèrent – et qu’ils veulent maintenir par la force si nécessaire. Ce dont nous avons besoin c’est d’un mouvement social.
Juin 2020 n’a pas été très favorable aux propriétaires d’esclaves et aux impérialistes, ou du moins pas pour leurs effigies de pierre et de bronze. Au milieu des protestations qui ont suivi l’assassinat de George Floyd par la police à Minneapolis, des foules dans le monde entier ont exigé le retrait des icônes racistes, parfois se chargant elles-mêmes d’abattre les statues incriminées.
Alors que les tentatives légales pour enlever les statues offensantes croupissaient devant les tribunaux, les manifestants ont immédiatement transformé les monuments en lieux colorés où les artistes et des foules se sont rassemblés pour s’unir et commémorer les civils noirs tués par la police.
Bon débarras. Les manifestants ont relancé un processus de reconnaissance et de conscience historique qui aurait dû avoir lieu depuis longtemps, mais les cibles choisies reflètent également une relative impuissance face a la configuration politique actuelle. La politique symbolique du moment, qui se traduit par des termes tels que «privilège blanc» et «trouble post-traumatique de l’esclavage», a été aisément adoptée par la classe des investisseurs précisément parce qu’elle s’écarte des décisions concrètes des entreprises justifiant l’exploitation, rationalisant l’obsolescence et le gaspillage et reproduisant l’inégalité tout en poursuivant l’objectif du profit.
Le nouveau blackwashing des entreprises
Alors que les manifestants antiracistes se sont montrés sévères envers des oppresseurs morts depuis longtemps, ces mêmes manifestations ont été une aubaine au niveau des relations publiques pour la classe des investisseurs bien vivants. En quelques semaines, les entreprises se sont engagées à verser plus de 2milliards de dollars à diverses initiatives et organisations antiracistes. Les dirigeants de Warner, Sony Music et Walmart se sont engagés à verser chacun 100millions de dollars. Google a promis 175millions de dollars, principalement pour incuber l’entrepreneuriat noir.YouTube a annoncé une initiative de 100millions de dollars pour amplifier les voix des médias noirs. Apple a également promis 100millions de dollars pour la création de son initiative d’équité et de justice raciale.
Les capitalistes mènent une campagne intensive de blackwashing, qui s’apparente à du greenwashing.
L’antiracisme symbolique des entreprises s’est encore plus répandu. Des centaines d’entreprises ont affiché des messages de soutien à Black Lives Matter pour le Blackout Tuesday. Les services de streaming vidéo comme Hulu, Amazon Prime et Netflix ont fait la promotion du cinéma noir, des séries télévisées et des films documentaires avec un zèle rare, même pendant le Mois de l’histoire des Noirs (Black History Month). General Motors, Lyft, Best Buy, Amazon, la Ligue nationale de football, Mastercard, Nike, Spotify et d’autres sociétés ont déclaré un jour férié pour le 16 juin (Juneteenth), autrefois célébré principalement dans l’est du Texas en souvenir de la proclamation de la fin de l’esclavage.
Bien qu’Amazon ait temporairement interdit l’utilisation de son logiciel de reconnaissance faciale par les forces de l’ordre, la plupart de ces réponses ne concernent pas la complicité directe de sociétés dans le maintien de l’ordre, que ce soit en tant que contractants des services de police ou bénéficiaires des régimes de maintien de l’ordre. Ceci est en partie la conséquence des conceptions dominantes du problème du maintien de l’ordre, qui mettent l’accent sur la disparité raciale plutôt que sur le rôle plus fondamental que joue le pouvoir carcéral dans la reproduction de l’ordre social et de l’économie politique. Une fois passé l’aspect militant et les aspects culturels milléniaux, le slogan «Black Lives Matter» est au cœur d’une réaffirmation du libéralisme des droits civils et d’un plaidoyer fondamental pour une protection égale devant la loi.
Avec les interventions des capitalistes, nous avons assisté à une campagne intensive de blackwashing, qui s’apparente à du greenwashing, c’est-à-dire l’adoption des slogans, des mantras et de l’éthique du libéralisme racial d’une manière qui ne menace en rien les engagements fondamentaux en matière d’exploitation. Ces formes d’antiracisme ne sont qu’un moyen pour les entreprises d’accroître leur part de marché en montrant qu’elles ne sont pas indifférentes à la cause. Le plus important est peut-être que l’adoption par les entreprises de Black Lives Matter a détourné l’attention du public des protestations ouvrières des travailleurs essentiels (dont beaucoup sont noirs) contre ces mêmes entreprises lors de l’application des mesures de confinement sur place.
La rébellion des travailleurs essentiels
Les mesures de confinement sur place pour arrêter la propagation du COVID-19 ont fait trembler divers secteurs. Les travailleurs de l’éducation, des services d’information, de la finance et des industries culturelles ont pu conserver leur emploi car de nombreuses universités, écoles, entreprises technologiques et réseaux de médias sont devenus virtuels, mais pour la plupart, les résultats furent mitigés. Les travailleurs ont conservé leur emploi mais se sont retrouvés soumis à des formes de surveillance et d’accélération du rythme de travail encore plus intenses. Des millions de personnes se sont retrouvées au chômage avec la fermeture des salles de concert, des bars, des restaurants, des théâtres, des lieux publics, des services religieux et des activités de loisirs. Avec des millions d’écoliers confinés à la maison, de nombreux Américains ont également dû assumer le rôle de professeur, de garde d’enfants et de cuisinier à plein temps, souvent sans la formation ni les ressources financières, émotionnelles et sociales nécessaires.
Dans ce contexte, le sort des travailleurs essentiels est devenu un puissant symbole des difficultés et de l’incertitude plus largement ressenties lors de la pandémie. Ces travailleurs comprenaient les travailleurs de la santé de première ligne, les premiers intervenants et les travailleurs des transports en commun qui étaient essentiels à la lutte contre la pandémie, mais également ceux employés dans la circulation des produits et services de base. L’accès aux restaurants, aux commerces de détail et aux épiceries étant limité, les entreprises de livraison comme Amazon, Instacart, Grubhub, DoorDash et d’autres ont endossé un rôle surdimensionné. Rien qu’entre mars et avril, Instacart a engagé quelque trois cent mille travailleurs supplémentaires, la valeur globale de l’entreprise approchant les 14milliards de dollars en raison de la pandémie.
En tant que nœuds critiques dans l’économie des petits boulots, ces entreprises ont toujours fait appel aux travailleurs les plus vulnérables tout en leur offrant de maigres salaires et avantages. Dans les conditions de la pandémie, ces mêmes commerçants en ligne ont bénéficié des licenciements massifs dans d’autres secteurs, à mesure que de nouvelles réserves de travailleurs en difficulté voyaient le jour. La combinaison de cette économie des petits boulots et de l’anxiété légitime face à la pandémie a produit une vague de manifestations et de grèves à l’échelle nationale.
Le problème du maintien de l’ordre demeure comme un moyen de gérer les pauvres, les chômeurs et les personnes criminalisées.
Bien que le PDG d’Amazon, Jeff Bezos, ait été catégorique dans son soutien à Black Lives Matter, l’entreprise a licencié Chris Smalls, un travailleur noir d’Amazon qui a mené une grève à la fin du mois de mars pour réclamer plus d’équipements de protection et des indemnités de risque. La grève a entraîné la fermeture temporaire de l’entrepôt JFK8 à Staten Island, qui emploie trois mille travailleurs. Smalls, un directeur adjoint, et d’autres travailleurs se sont montrés de plus en plus inquiets après que deux travailleurs aient été testés positifs au COVID-19. La sécurité des travailleurs était déjà un problème à JFK8 avant la pandémie. L’année dernière, l’entrepôt a obtenu un score de 15,2 sur l’indice d’incidents OSHA (Occupational Safety and Health Administration), un taux de blessures supérieur à la moyenne nationale pour les travailleurs des scieries et de la sidérurgie.
Smalls a rejoint une longue liste de travailleurs licenciés par Amazon pour avoir protesté contre les pratiques de travail de l’entreprise. Emily Cunningham et Maren Costa ont été licenciées à la mi-avril pour avoir organisé le mouvement «Amazon Employees for Climate Justice», qui a fait circuler une pétition et organisé une vidéoconférence des travailleurs des entrepôts pour répondre aux préoccupations de sécurité en cas de pandémie. Tim Bray, vice-président et ingénieur chez Amazon Web Services, a démissionné en signe de protestation après la vague de licenciements, et a publié une lettre virulente condamnant le traitement réservé par l’entreprise aux lanceurs d’alerte et son incapacité à protéger les travailleurs pendant la pandémie.
«Amazon est une entreprise exceptionnellement bien gérée et elle a fait preuve d’une grande habileté à repérer les opportunités et à mettre en place des processus reproductibles pour les exploiter», écrit Bray. «Elle a un manque de vision tout aussi exceptionnel sur les coûts humains de la croissance et de l’accumulation incessantes de la richesse et du pouvoir.» Bray a condamné le fait que le géant du commerce de détail traite les travailleurs d’entrepôt comme des «unités intercheangables et jetables», mais note que ce ne sont pas des problèmes spécifiques à Amazon, mais plutôt «des problèmes inhérents au capitalisme au 21e siècle».
Le 1er mai, des milliers de travailleurs d’Amazon, de Target, de Whole Foods et d’Instacart ont organisé des manifestations, réclamant une extension des politiques de congé de maladie, un assainissement et une distanciation sociale plus stricts sur leur lieu de travail et de meilleurs salaires. Ces sociétés ont minimisé l’ampleur du mécontentement des travailleurs, comme Target qui a publié des déclarations qui ont réduit les préoccupations à «une très petite minorité» de leurs 340 000employés.
La mort de Floyd est devenue un puissant symbole de la police raciste, mais sa vie était aussi typique du sort de millions d’Américains qui luttent pour survivre.
Amazon a fait connaître son régime de sécurité dans une campagne publicitaire «Meeting the Moment» mettant en scène Christine et Janelle, des employées qui vantent l’engagement de l’entreprise en matière de sécurité ainsi que leur propre préoccupation personnelle pour leurs collègues. Un récent procès en Californie contredit toutefois ce message. Le dossier cite des incidents où des employés d’Amazon Fresh réutilisent des combinaisons de protection sans les désinfecter. De même, d’autres travailleurs ont déclaré que leurs plaintes à la direction concernant la sécurité des ateliers n’étaient pas prises au sérieux.
Ce n’est pas terminé, et les problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs essentiels vont probablement s’intensifier à mesure que la pandémie s’aggrave et que les responsables gouvernementaux sacrifient la santé publique et la sécurité au travail sur les autels de la confiance des investisseurs et de la reprise de la croissance économique.
Méfiez-vous du capitalisme «woke»
La montée de colère justifiée qui a suivi le meurtre de George Floyd a immédiatement posé problème aux élites. Des milliers de personnes sont descendues dans les rues pour demander justice. Mais elles ont également fourni une ouverture potentielle, une soupape de sécurité sociale momentanée pour la classe des entreprises averties, un moyen d’exprimer son inquiétude pour la vie des travailleurs noirs et de couleur dont ils dépendent, tout en détournant l’attention des conditions de travail injustes.
Depuis le Blackout Tuesday, de nombreux militants ont qualifié la réponse des entreprises de récupération et de flatterie mal placée, qui détournent l’attention du travail plus prosaïque qui se déroule dans différentes villes autour du financement des services de police et de la rupture des liens entre les forces de l’ordre et les écoles. Cette réponse des entreprises n’est cependant pas une récupération au sens traditionnel du terme, où les pouvoirs en place menacent les forces populaires et adoptent leur leadership et leurs idées à contrecœur et par nécessité. Nous assistons plutôt à une convergence idéologique du libéralisme antiraciste militant de Black Lives Matter et du libéralisme racial du capital. Les manifestations antiracistes contre les brutalités policières et les odieux monuments historiques ne menacent pas le capital autant que les grèves et les manifestations.
L’engouement des entreprises pour certains éléments de Black Lives Matter devrait mettre en évidence deux problèmes fondamentaux de l’antiracisme libéral. Tout d’abord, comme la demande du Black Power des décennies auparavant, la nature floue du slogan et le caractère décentralisé et en réseau de l’activisme anti-policier renforcent la dynamique qui fait des figures médiatiques ceux qui déterminent en fin de compte ce que Black Lives Matter signifie en pratique. Et nous savons, grâce à quelques décennies de modèles de responsabilité des entreprises, qu’en l’absence de pression adverse, les élites dirigeantes mettront en avant des solutions qui s’inscrivent parfaitement dans le domaine de l’économie de marché, de l’action volontariste, de la réhabilitation des attitudes individuelles et de la promotion de l’esprit d’entreprise et de la création de richesses.
Il convient de noter que toutes les «organisations de justice sociale» mentionnées dans la promesse de dons de 10millions de dollars d’Amazon existaient déjà avant la création du hashtag Black Lives Matter, qu’aucune d’entre elles ne serait considérée par les militants comme une des principales organisations du Black Lives Matter et que certaines ne se consacrent pas du tout aux questions du maintien de l’ordre et de la justice pénale.
Deuxièmement, le slogan a ressuscité les notions de «blessure noire universelle», qui s’appliquent vaguement dans le cas de la violence de «justiciers» ou de la police, mais qui sont fausses en ce qui concerne le problème plus large de l’incarcération, ou d’ailleurs de l’inégalité des soins de santé, de l’éducation et des revenus. Kenneth Frazier, le PDG de la société pharmaceutique Merck, était à juste titre indigné par le meurtre de George Floyd, mais dans sa déclaration publique sur l’incident, il s’est livré à un tour de passe-passe rhétorique qui laisse entier le problème social sous-jacent. «Ce que la communauté afro-américaine voit dans cette vidéo», a déclaré Frazier, «c’est que cet homme afro-américain, qui pourrait être moi ou tout autre homme afro-américain, n’est pas traité comme un être humain». Il n’y a rien de mal à ce que Frazier s’identifie sincèrement à Floyd. Des millions de personnes ont cependant été choquées et indignées, à en juger par les protestations dans les cinquante États et les images de foules larges et diverses, il n’était évidemment pas nécessaire d’être noir pour voir que la police agissait de manière illégale et inhumaine.
De plus, l’affirmation de Frazier selon laquelle cela pourrait lui arriver est manifestement fausse, à moins que vous ne soyez au courant d’un incident où une personne détenant 76millions de dollars en actions a été étranglée par la police lors d’une arrestation de routine. Ce geste rhétorique autorise Frazier à être un authentique et honnête courtier dans les cercles qu’il fréquente, donnant plus de poids à son appel aux chefs d’entreprise pour qu’ils soient une «force unificatrice» dans le sillage des protestations de masse et des pillages.
Bien que Jeff Bezos ait été catégorique dans son soutien à Black Lives Matter, Amazon a licencié un travailleur noir qui a mené une grève.
Trop de soi-disant gauchistes se tournent maintenant vers le «réductionnisme de classe»1 pour remettre en cause toute analyse de classe sérieuse de la société américaine, surtout quand on aborde le sujet de la vie des Noirs. Et pourtant, je suis convaincu que ces mêmes gauchistes feraient une génuflexion en voyant Ken Frazier se qualifier de Noir lambda, et ils ne sont probablement pas conscients de la façon dont de telles manœuvres sapent l’avancement d’une politique qui pourrait améliorer la vie du plus grand nombre d’Afro-Américains.
Confronter le pouvoir de la classe possédante
Il existe un lien direct entre la vague de manifestations ouvrières d’avril et mai et les manifestations mondiales pour George Floyd. Les deux sont des réponses aux conditions désastreuses du capitalisme tardif.
Les actions syndicales de printemps étaient les dernières des luttes en cours contre une économie de haute technologie et de bas salaires, et non une caractéristique naturelle du travail tertiaire, mais une conséquence de la délocalisation du travail, du démantèlement des syndicats et de la déréglementation mis en place par les élites dirigeantes. Il devrait également être clair que Black Lives Matter a vu le jour dans le contexte de l’aggravation des conditions créées par le néolibéralisme, qui a frappé particulièrement durement certaines couches de la population noire. Par exemple, la crise du logement a eu des répercussions différentes sur de nombreuses communautés afro-américaines. Les démolitions qui ont commencé pendant les années Clinton ont détruit près de cent mille logements sociaux dans des dizaines de villes. Alors que la démolition et la privatisation des logements ont dispersé les travailleurs pauvres à la recherche de logement dans des zones urbaines de plus en plus chères, la crise des prêts hypothécaires à risque a sapé le peu de richesse dont jouissait la classe moyenne. Par exemple, avant la crise, les Noirs représentaient 72 % des bénéficiaires de prêts immobiliers à Detroit, mais en 2017, ce chiffre était tombé à 48 %.
De nos jours, il est fréquent que trop de gens voient du racisme dans chaque difficulté sociale, inégalité ou récit historique. Apparemment, le racisme est «endémique», «enraciné», «systémique», le «péché originel» de l’Amérique, «une maladie», et ainsi de suite. Même concernant les arrestations, où «voir c’est croire», et les vidéos virales qui font de nous les témoins, les enquêteurs et les procureurs de ces crimes contre les civils noirs, la race des victimes ne représente qu’une partie de l’histoire. Une fois que nous regardons au-delà du théâtre urbain où tant de manifestations Black Lives Matter se sont déroulées, et que nous nous aventurons de manière analytique dans des endroits où il y a peu de personnes noires, le problème du maintien de l’ordre demeure, non pas comme une stratégie de «contrôle des corps noirs», mais comme un moyen de discipliner et de gérer les pauvres, les chômeurs et les personnes criminalisées, comme une alternative moins coûteuse à l’investissement dans un salaire social solide.
L’engouement des entreprises pour certains éléments de Black Lives Matter devrait mettre en évidence certains problèmes fondamentaux de l’antiracisme libéral.
La mort injuste de George Floyd a poussé des millions de personnes à descendre dans la rue, et sa vie devrait nous inciter à réfléchir sérieusement à l’inégalité et à la précarité qui se sont intensifiées dans le contexte de la pandémie mondiale. Il a migré du Third Ward de Houston vers les Twin Cities en 2014 grâce à une initiative de l’église conçue pour donner aux hommes qui luttent contre la dépendance un nouveau départ et un emploi. Il a trouvé un emploi de chauffeur de camion et d’agent de sécurité. Comme des millions d’Américains, Floyd a perdu son emploi lorsque le restaurant où il travaillait comme videur a fermé et, en avril, il a été diagnostiqué comme porteur du COVID-19. Son utilisation présumée de faux billets reflète l’insuffisance totale d’aides sociales. Sa mort est devenue un puissant symbole du racisme de la police, mais sa vie était aussi typique du sort de millions d’Américains qui luttent pour survivre dans une économie de bas salaires.
Aucun lavage de cerveau, aucune thérapie publique, aucune restauration de monuments et aucun esprit d’entreprise ne changera les conditions de vie qu’il a connues, et que des millions d’autres endurent encore. Nous devons construire un mouvement politique pour abolir l’insécurité économique et l’inégalité que requiert la classe des investisseurs, et que la police est chargée de maintenir.