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Le marxisme , la terre et la classe travailleuse mondiale

Matt T. Huber

—30 septembre 2024

Pour résoudre la crise écologique, nous devons comprendre comment le capitalisme a transformé la relation de l’humanité à la terre. La pensée de Karl Marx nous donne les outils pour y parvenir.

En matière de politiques écologiques et anticoloniales contemporaines, la terre constitue probablement le facteur le plus essentiel. Les populations les plus opprimées de la planète continuent d’être chassées de leurs terres, de même que des mouvements sociaux s’efforcent depuis longtemps d’exproprier les capitalistes et les États puissants qui contrôlent les terres. L’histoire des révolutions du XXe siècle1 et des mouvements anticoloniaux était en grande partie liée à la terre et à la réforme agraire.

Il est donc essentiel pour les socialistes de comprendre la relation spécifique qui existe entre le capitalisme et la terre. Tout d’abord, il faut savoir que le capitalisme est apparu historiquement en arrachant violemment la grande majorité de l’humanité à sa dépendance directe à la terre pour survivre. C’est ce que fait le capitalisme comme nul autre système économique dans l’histoire. Pour la majeure partie de l’humanité, il s’agit d’une évolution relativement récente. Depuis la Seconde Guerre mondiale, l’exode massif de personnes dépendant de l’agriculture rurale – ce que les spécialistes appellent la « dépaysannisation »2 – a été tout simplement stupéfiant. Comme l’a décrit Eric Hobsbawm :

La mort de la paysannerie constitue le bouleversement le plus radical et le plus profond de la seconde moitié du vingtième siècle, et celui qui nous coupe définitivement du monde du passé. En effet : depuis le néolithique, la plupart des êtres humains vivaient de la terre et de son bétail, ou de la pêche en mer. Pendant une bonne partie du XXe siècle, à l’exception de la Grande-Bretagne, paysans et agriculteurs ont toujours constitué une part importante de la population active, et ce même dans les pays industrialisés.3

Matthew T. Huber est professeur de géographie à la Maxwell School of Citizenship and Public Affairs de l’Université de Syracuse. Il est l’auteur de Lifeblood : Oil , Freedom and the Froces of Capital ( University of Minesota Press , 2013 ) et Climate Change as Class War (Verso , 2022 )

Dans les pays industrialisés comme les États-Unis, ce processus est presque achevé : lors de la ratification de la Constitution étasunienne, environ 90 %4 de la population travaillait dans l’agriculture. En 1910,5 c’était 35 pour cent. Aujourd’hui, 6ce n’est guère plus qu’un petit pour cent. À l’échelle mondiale, le processus s’est accéléré au cours de la période néolibérale, les agriculteurs du monde entier étant soumis à la concurrence internationale en raison de régimes de « libre-échange » et de politiques d’ajustement structurel. Selon les données de la Banque mondiale, en 1991, 43 % de la main-d’œuvre mondiale travaillait encore dans l’agriculture. En 2022, cette proportion était tombée à 26 %7.

Il est essentiel pour les socialistes de comprendre la relation spécifique qui existe entre le capitalisme et la terre

Pratiquement tous les pays du monde ont vu leur taux de main-d’œuvre impliquée dans l’agriculture s’écrouler. En 2022, seuls 9 % des Brésiliens travaillaient dans des exploitations agricoles. La transformation la plus stupéfiante, qualifiée par certains de plus grande migration humaine de masse de l’histoire du monde, a eu lieu en Chine8. En effet : le pays est passé de 60 % de travailleurs agricoles en 1991, à 23 % en 2022. En Bolivie, ce taux est passé de 43 à 27 %. Ce n’est qu’en Afrique subsaharienne que le bilan de la dépaysannisation est différent : l’Angola a vu sa main-d’œuvre agricole augmenter de 40 à 56 %. Dans d’autres pays comme le Burkina Faso, la paysannerie a diminué, mais elle constitue encore la grande majorité de la main-d’œuvre, passant de 89 à 74 %. Le Kenya a connu une légère baisse, de 48 à 33 %.

Que devons-nous penser de cette transformation mondiale ? Et que nous apprend-elle sur les perspectives de la politique écologique actuelle ?

Les prolétaires sont sans terre

Les marxistes disposent d’un concept pour décrire ce processus : la prolétarisation. Il consiste à exproprier les producteurs directs de la terre et de tout autre « moyen de production », de sorte qu’ils soient contraints de vendre leur force de travail sur le marché en échange d’un salaire pour survivre. Comme je l’affirme dans Climate Change as Class War9, il s’agit d’un processus profondément « écologique » d’échange d’un mode de vie au sein duquel les individus dépendent directement de la terre pour leur survie, contre un mode de vie où ils dépendent des aléas du marché. Il n’est dès lors pas surprenant que les paysans du monde entier aient résisté à ce processus, qui constitue une menace pour leur sécurité matérielle, enracinée dans la terre10.

Pour le capital, la prolétarisation génère une classe travailleuse massive à exploiter. Selon Karl Marx, le travail salarié représentait la principale source de profits11. Au-delà de la classe travailleuse et de la classe capitaliste, ce processus renforce également une « troisième classe »12: des propriétaires privés qui contrôlent la terre et soutirent un « loyer » aux travailleurs et aux capitalistes qui doivent y accéder. De nombreux mouvements de gauche défendant l’accès au logement13 se heurtent à la classe des propriétaires comme principal obstacle à la réalisation de leurs objectifs politiques, et les luttes environnementales ont vu des propriétaires des deux14 côtés du combat15.

Aussi violente et traumatisante que soit la dépossession des terres, les marxistes ont toujours considéré qu’elle présentait un effet libérateur : celui de créer des « fossoyeurs du capitalisme »16 au sein de la classe travailleuse. Friedrich Engels, en particulier, soutenait17 que la séparation des travailleurs de la terre transformait leur vision locale ou paroissiale en celle d’une classe universelle en passe de réaliser l’émancipation humaine18 : « Pour créer la classe révolutionnaire moderne du prolétariat, il était indispensable que fût tranché le cordon ombilical qui rattachait au sol le travailleur du passé. » En rassemblant un très grand nombre de travailleurs dans les villes et les usines, le capitalisme créait une masse importante d’individus partageant des intérêts communs et capables de s’organiser pour mener des actions collectives contre les employeurs et le système dans son ensemble.

L’histoire des révolutions du XXe siècle et des mouvements anticoloniaux était en grande partie liée à la terre et aux réformes agraires

Traditionnellement, le marxisme ne prônait pas la préservation de régimes fonciers paysans à petite échelle, ni la création de communes agraires socialistes (Marx et Engels qualifiaient d’ailleurs ces expériences d’« utopiques »19). En dépit de certains efforts visant à affirmer que l’étude tardive des communes paysannes russes par Marx signifiait qu’il était devenu un « communiste de la décroissance »,20 dans la première version21 de sa lettre à la populiste russe Vera Zasulich, Marx était clair : « La commune peut progressivement remplacer l’agriculture fragmentée par une agriculture à grande échelle, assistée par des machines, particulièrement adaptée à la configuration physique de la Russie.»

Les marxistes suggéraient plutôt que la majorité prolétarisée devait s’emparer de l’ensemble des « moyens de production », dont la terre. Vladimir Lénine, par exemple, critiquait22 les « narodniks », des populistes russes qui affirmaient que le socialisme serait fondé sur le contrôle des terres par des paysans à petite échelle. En revanche, il soutenait23 que la terre devait être nationalisée – ou, mieux, socialisée, de sorte que les travailleurs eux-mêmes contrôlent la terre, plutôt que l’État seul – d’une manière qui rationalise l’agriculture, en utilisant les méthodes modernes et efficaces développées dans le cadre du capitalisme.

Le problème, bien sûr, est que la révolution russe a eu lieu dans un pays fortement rural où la dépaysannisation avait à peine commencé, et l’aide au développement économique que Lénine et les bolcheviques espéraient à l’origine des révolutions dans le riche monde capitaliste n’est jamais arrivée. La question de savoir comment industrialiser et que faire de la paysannerie a hanté les dirigeants bolcheviques tout au long des années 1920, jusqu’à ce que Joseph Staline opte pour la voie particulièrement coercitive de la collectivisation forcée. Nous pouvons souhaiter, mais il ne s’agit-là que d’une spéculation, qu’une voie moins violente et moins destructrice vers l’industrialisation aurait pu être suivie (que nous qualifierons de « transition juste » pour la paysannerie).

Marx et Engels ont prédit la prolétarisation progressive de l’ensemble de la paysannerie mondiale, ainsi que des petits producteurs artisanaux. Pendant longtemps, les commentateurs pouvaient raisonnablement affirmer qu’ils avaient tort, car la paysannerie s’est maintenue tard dans le XXe siècle, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui : nous vivons sur une planète presque entièrement prolétarisée. Cela signifie également que la grande majorité de l’humanité – la classe travailleuse – est profondément aliénée aux conditions écologiques de notre existence collective.

Politique foncière et crise écologique mondiale

Cette aliénation débouche souvent sur des projets politiques d’éco-gauche de réunification avec la terre, sous la forme d’expériences localistes d’agriculture alternative ou de coopératives énergétiques communautaires. La gauche s’est également attachée à un « environnementalisme de subsistance »24 où la politique écologique consiste à s’aligner sur les mouvements paysans ou indigènes qui défendent les régimes fonciers existants contre la dépossession. Ces mouvements réclament une « souveraineté » alimentaire ou énergétique dans des conditions différentes de celles du capital, et où les communautés locales contrôlent leurs propres terres et ressources pour un approvisionnement plus localisé.

Ces efforts visant à défendre les terres traditionnelles et les moyens de subsistance des populations sont justes et doivent être soutenus. Pourtant, cette orientation n’est pas particulièrement marxiste (en réalité, l’écosocialisme contemporain a beaucoup plus en commun25 avec le programme des narodniks). Toutefois, comment ces mouvements localistes ou de souveraineté foncière peuvent-ils répondre aux intérêts de la majorité prolétarisée, dont la survie dépend désormais de l’accès à l’argent et aux marchandises plutôt qu’à la terre ? Sous le capitalisme, la dépendance à l’égard des marchandises signifie que la classe travailleuse dépend de réseaux mondiaux de travail socialisé : chaque produit que nous consommons constitue en effet le fruit de la coopération de milliers de travailleurs dans le monde entier. Pour les marxistes, le socialisme est synonyme d’abolition de la propriété privée et de socialisation complète du contrôle d’un système de production déjà socialisé.

Comme le soutenait Lénine (sauf lorsque la distribution de terres aux paysans devint une nécessité politique26 dans les conditions d’urgence qui ont suivi la révolution russe), le but de la politique foncière n’était pas simplement de maintenir des relations localistes ou non-aliénées avec la terre, mais plutôt de socialiser la terre d’une manière qui planifie collectivement ce dont la société dans son ensemble a besoin. Ce type de planification socialiste de l’utilisation des terres ne se concentrerait pas uniquement sur les intérêts des communautés locales vivant sur les terres, mais tiendrait également compte des besoins de la société dans son ensemble en matière d’alimentation, d’énergie, de minerais, de produits forestiers, etc. Par conséquent, la productivité ou l’efficacité du travail dans l’agriculture est d’une importance cruciale, car l’agriculture à forte intensité de main-d’œuvre, pratiquée par de petits exploitants, ne constitue pas une base pour l’émancipation de la société.

Bien entendu, contrairement au capitalisme, qui soumet les terres aux impératifs capitalistes destructeurs de la maximisation du profit et à l’anarchie du marché, la planification socialiste de l’utilisation des terres devrait scrupuleusement rester en phase avec les contraintes écologiques et les exigences de durabilité. Les personnes vivant sur ou à proximité des terres désignées pour un usage social devraient disposer d’un poids démocratique plus important dans les décisions collectives. Les communautés indigènes et paysannes pourraient conserver le contrôle de leurs terres et de leurs ressources, et définir les conditions d’engagement et de commerce avec les systèmes de production mondiaux à plus grande échelle.

La planification socialiste de l’utilisation des terres doit scrupuleusement rester en phase avec les contraintes écologiques et les exigences de durabilité.

Les implications de cette perspective pour la crise écologique sont profondes. Le marxisme postule l’existence d’une classe mondiale – le prolétariat mondial – qui a le pouvoir d’arracher au capital un système de production déjà mondial et socialisé et de le réaffecter aux besoins de l’ensemble de l’humanité. N’est-ce pas précisément ce qu’exige la crise écologique ? Nous avons besoin d’un contrôle social de la production à l’échelle de l’espèce ou de la planète, afin de pouvoir répondre aux besoins humains et de maintenir la planète habitable.

La politique foncière typiquement localiste de gauche n’est guère en mesure de résoudre ces problèmes à l’échelle de l’espèce. Force est de constater que de petits groupes militants locaux ont pu s’emparer de la terre et des moyens de subsistance locaux sur toute la planète, dans de petites poches, sans que cela n’affecte réellement l’organisation capitaliste de la production mondiale. (On assiste par exemple à la formation de petites bulles de souveraineté alimentaire, pendant que la planète brûle). Nous avons besoin d’une théorie planétaire du pouvoir – et le marxisme nous en offre une.

La Terre ne nous appartient pas

Dans le volume 3 du Capital, Marx formule l’une de ses rares remarques sur ce à quoi ressemblerait une société « supérieure » (c’est-à-dire le socialisme) :

Du point de vue d’une organisation économique supérieure de la société, le droit de propriété de certains individus sur des parties du globe paraîtra aussi absurde que le droit de propriété d’un individu sur son prochain. Une société entière, une nation et même toutes les sociétés contemporaines réunies ne sont pas propriétaires de la terre. Elles n’en sont que les possesseurs, elles n’en ont que la jouissance et doivent la léguer aux générations futures après l’avoir améliorée en boni patres familias.

Le socialisme exige le dépassement de la propriété privée de la terre – que ce soit sous la forme capitaliste ou celle de la famille de petits exploitants –pour construire une relation véritablement socialisée avec la terre. Le capitalisme crée une classe – la classe travailleuse – qui a la capacité non seulement de libérer l’humanité de l’exploitation et de privations inutiles, mais aussi de gérer notre relation collective avec la nature à l’échelle planétaire27. Aujourd’hui, la gauche écologique a urgemment besoin de ce type de vision internationaliste basée sur une gestion écologique globale.

Cet article est la traduction de Marxism , the Land , and the Global Working Class publié par Jacobin.
Source : jacobin.com/2024/06/marxism-land-working-class-ecosocialism

Footnotes

  1. Guldi , Jo. 2022. The Long Land War: The Global Struggle for Occupancy Rights. Yale University Press.
  2. «Global Depeasantization , 1945–1990 on JSTOR.» s.d. www.jstor.org. https://www.jstor.org/stable/4120791.
  3. Hobsbawm , Eric. 1996. The Age of Extremes: A History of the World , 1914–1991. Vintage.
  4. Van Alfen , Neal K. 2014. Encyclopedia of Agriculture and Food Systems. Elsevier.
  5. «Historical Statistics of the United States Millennial Edition Online.» s.d. https://hsus.cambridge.org/HSUSWeb/toc/tableToc.do ?id=Da1-13.
  6. «Share of the Labor Force Employed in Agriculture.» s.d. Our World in Data. https://ourworldindata.org/grapher/share-of-the-labor-force-employed-in-agriculture.
  7. «World Bank Open Data». s.d. World Bank Open Data. https://data.worldbank.org/indicator/SL.AGR.EMPL.ZS.
  8. Givens , John Wagner. 2017. « The Greatest Migration: China’s Urbanization.» HuffPost ( blog ). 7 décembre 2017. https://www.huffpost.com/entry/the-greatest-migration-china_b_2782076.
  9. Huber , Matthew T. 2022. Climate Change as Class War: Building Socialism on a Warming Planet. Verso Books.
  10. Cornell University Press. 2021. « Product Details – Cornell University Press.» 4 novembre 2021. https://www.cornellpress.cornell.edu/book/9781501773945/peasant-politics-of-the-twenty-first-century/.
  11. Karl Marx Was Right: « Workers Are Systematically Exploited Under Capitalism.» 2022. 11 juin 2022. https://jacobin.com/2022/06/karl-marx-labor-theory-of-value-ga-cohen-economics.
  12. Manning , F. T. C. 2022. « A Defence of the Concept of the Landowning Class as the Third Class.» Historical Materialism 30 ( 3 ): 79–115. https://doi.org/10.1163/1569206x-20221938.
  13. «Abolish Landlords.» 2021. 6 juillet 2021. https://jacobin.com/2021/07/abolish-landlords-cancel-rent-eviction-homelessness.
  14. E&E News: « Landowners’ Fury Threatens Pipeline Projects.» 2024. 9 janvier 2024. https://subscriber.politicopro.com/article/eenews/2024/01/09/landowners-fury-threatens-pipeline-projects-00132862.
  15. Jerolmack , Colin , and Colin Jerolmack. 2021. « In The U.S. , Private Landowners Can Decide Where Fracking Is Allowed. It Shouldn’T Be up to Them.» Fix. 24 juin 2021. https://grist.org/fix/opinion/private-landowners-property-leasing-gas-fracking/.
  16. «Capitalism’s Gravediggers.» 2014. 5 décembre 2014. https://jacobin.com/2014/12/capitalisms-gravediggers/.
  17. Engels. s.d. « The Housing Question.» https://www.marxists.org/archive/marx/works/1872/housing-question/.
  18. Llorente , Renzo. 2013. « Marx’s Concept of ‘ Universal Class’: A Rehabilitation.» Science & Society 77 ( 4 ) : 536-60. https://doi.org/10.1521/siso.2013.77.4.536.
  19. Engels , Frederick. s.d. « Socialism: Utopian and Scientific.» https://www.marxists.org/archive/marx/works/1880/soc-utop/.
  20. «Kohei Saito’s ‘ Start From Scratch’ Degrowth Communism.» 2024. 9 mars 2024. https://jacobin.com/2024/03/kohei-saito-degrowth-communism-environment-marxism.
  21. Marx , Karl. s.d. « Marx-Zasulich Correspondence February/March 1881.» https://www.marxists.org/archive/marx/works/1881/zasulich/draft-1.htm.
  22. Lénine , V.I. s.d. « Lenin: 1899: Development of Capitalism in Russia: Chapter I. the Theoretical Mistakes of the Narodnik Economists.» https://www.marxists.org/archive/lenin/works/1899/dcr8i/index.htm.
  23. Lénine , V.I. s.d. « Lenin: The Agrarian Programme of Social-Democracy in the First Russian Revolution , 1905–1907.» https://www.marxists.org/archive/lenin/works/1907/agrprogr/index.htm#ch03s7.
  24. «Ecological Politics for the Working Class.» s.d. https://catalyst-journal.com/2019/07/ecological-politics-for-the-working-class.
  25. Franco , Marco P. Vianna. 2020. « Ecological Utopianism in Narodnik Thought: Nikolay Chernyshevsky and the Redemption of Land.» Capitalisme Nature Socialism 32 ( 4 ) : 24-42. https://doi.org/10.1080/10455752.2020.1837896.
  26. Lénine , Vladimir. s.d. « Second All-Russia Congress of Soviets — 04.» https://www.marxists.org/archive/lenin/works/1917/oct/25-26/26d.htm.
  27. «Planning the Good Anthropocene». 2017. 15 août 2017. https://jacobin.com/2017/08/planning-the-good-anthropocene.