Pour résoudre la crise écologique, nous devons comprendre comment le capitalisme a transformé la relation de l’humanité à la terre. La pensée de Karl Marx nous donne les outils pour y parvenir.
En matière de politiques écologiques et anticoloniales contemporaines, la terre constitue probablement le facteur le plus essentiel. Les populations les plus opprimées de la planète continuent d’être chassées de leurs terres, de même que des mouvements sociaux s’efforcent depuis longtemps d’exproprier les capitalistes et les États puissants qui contrôlent les terres. L’histoire des révolutions du XXe siècle1 et des mouvements anticoloniaux était en grande partie liée à la terre et à la réforme agraire.
Il est donc essentiel pour les socialistes de comprendre la relation spécifique qui existe entre le capitalisme et la terre. Tout d’abord, il faut savoir que le capitalisme est apparu historiquement en arrachant violemment la grande majorité de l’humanité à sa dépendance directe à la terre pour survivre. C’est ce que fait le capitalisme comme nul autre système économique dans l’histoire. Pour la majeure partie de l’humanité, il s’agit d’une évolution relativement récente. Depuis la Seconde Guerre mondiale, l’exode massif de personnes dépendant de l’agriculture rurale – ce que les spécialistes appellent la « dépaysannisation »2 – a été tout simplement stupéfiant. Comme l’a décrit Eric Hobsbawm :