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Féministes et révolutionnaires : Leçons de l’histoire

Janneke Ronse

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Fiona Pestieau

—29 décembre 2023

Même si les pays socialistes n’ont jamais complètement éradiqué le patriarcat, Kristen Ghodsee nous montre dans ses différents ouvrages qu’ils se sont efforcés de mettre en place des dispositifs au service des femmes, dispositifs que le féminisme des pays de l’Ouest n’a jamais réussi à obtenir, ni même souvent à envisager.

Diplômée de Berkeley, Kristen R. Ghodsee est professeure d’études russes et est-européennes à l’université de Pennsylvanie. Ses articles et essais ont été publiés dans des revues telles que Dissent, Foreign Affairs, Jacobin ainsi que dans le New York Times. Elle a écrit plusieurs livres dont Pourquoi les femmes ont une meilleure vie sexuelle sous le socialisme ( Lux, 2020 ) et Red Valkyries. Feminist lessons from five revolutionary women ( Verso, 2022 ).

Dans son livre Pourquoi les femmes ont une meilleure vie sexuelle sous le socialisme, Kristen Ghodsee évoquait les acquis sociaux dont bénéficiaient les femmes des pays socialistes d’Europe de l’Est : de l’égalité sur le marché du travail aux crèches gratuites, en passant par des campagnes publiques encourageant les hommes à participer aux travaux ménagers.

Les red Walkyries

Avec son nouveau livre Red Valkyries1, Kristen Ghodsee continue sur sa lancée. Le livre parcourt les existences de cinq femmes révolutionnaires d’ex-pays socialistes de l’Europe de l’Est :

Lioudmila Pavlitchenko ( 1916-1974 ) fut tireuse d’élite dans l’armée soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est la première femme soviétique à avoir été invitée à la Maison Blanche.

Janneke Ronse est présidente de Médecine pour le Peuple ( MPLP). Elle est aussi membre de la commission femmes du PTB.

Alexandra Kollontaï ( 1872-1952 ) fut théoricienne socialiste de l’émancipation des femmes. Elle a réinventé les rôles de l’amour, du sexe, de l’amitié et de la famille dans une future société socialiste. À la fin de sa carrière, elle fut la première femme ambassadrice soviétique.

Nadejda Kroupskaïa ( 1869-1939 ) fut une pédagogue radicale russe qui partageait avec Kollontaï sa passion pour l’émancipation des femmes socialistes. Elle a beaucoup aidé à développer une vision de l’enseignement et de l’éducation en Russie. Elle fut aussi la compagne de Lénine.

Inessa Armand ( 1874-1920 ) fut, comme Kollontaï et Kroupskaïa, une figure du mouvement communiste de l’Union soviétique qui a aussi travaillé à l’émancipation des femmes de son pays.

Elena Lagadinova ( 1930-2017 ) fut une jeune partisane bulgare, devenue scientifique et militante de la cause des femmes au niveau mondial.

La presse occidentale et même ses collègues bolcheviks ont parfois qualifié Alexandra Kollontaï de Valkyrie, en référence aux guerrières légendaires de la mythologie nordique. C’est ce qui a inspiré Kristen Ghodsee pour son titre car chaque femme dont elle parle s’est battue à sa façon comme une guerrière pour soutenir des causes qui ont défini le 20e siècle. Ces cinq red Valkyries sont présentées comme des femmes en chair et en os , chacune avec ses forces et ses défis personnels , mais aussi avec les problèmes qu’elles doivent surmonter dans leurs engagement, les discussions qu’elles mènent avec leurs camarades de lutte…

Aujourd’hui, le féminisme qui domine généralement les mouvements féministes est celui des pays occidentaux. Quand on parle des droits des femmes, on pense à des figures comme Olympe de Gouge ou Emmeline Pankhurst. Le point commun entre ces activistes est qu’elles se sont surtout concentrées sur les droits individuels des femmes. Olympe de Gouge et d’autres féministes de son époque défendaient notamment l’idée que l’accès à l’éducation et la possibilité de vivre en dehors du mariage allaient pouvoir libérer les femmes de l’ignorance et de la servitude. Le mouvement des suffragettes dont faisait partie Emmeline Pankhurst s’est surtout concentré sur l’obtention du droit de vote pour les femmes. Un exemple plus actuel de ce féminisme est celui de Sheryl Sandberg, Chief operating officer de Facebook, elle a plaidé en faveur de l’avancement des femmes dans les entreprises, encourageant les femmes et les jeunes filles à s’engager et à franchir les dernières barrières qui les empêchent d’atteindre la pleine égalité avec les hommes.

Pourtant, dans l’histoire du féminisme, une autre approche de la lutte des femmes a existé. Des femmes se sont non seulement battues pour les mêmes droits politiques que les hommes mais elles ont aussi combattu avec eux pour créer un monde plus juste grâce à l’action collective. Dans ce groupe, nos cinq red Valkyries. Que peut-on apprendre d’elles ?

Comme le résume bien Ghodsee : « Pour faire face aux nombreux défis du 21e siècle, nous avons besoin d’une vision plus large de l’émancipation qui cible les forces qui produisent et exacerbent l’inégalité à tous les niveaux de la société. » Même si les pays socialistes, au 20e siècle, n’ont jamais complètement éradiqué le patriarcat ou n’ont pas explicitement pris en main les questions de violences sexistes et sexuelles, ils se sont efforcés de mettre en place une sécurité sociale, une stabilité économique et un bon équilibre travail-vie privée. L’État est intervenu dans plusieurs dispositifs en faveur des femmes comme les crèches, les garderies, le droit à l’avortement, etc. Ces expérience sont utiles à étudier pour les combats féministes d’aujourd’hui.

Des solutions collectives vs des solutions individuelles

L’une des tendances dominantes dans le féminisme actuel est le féminisme girlboss qui encourage les femmes à briser individuellement le fameux plafond de verre : il faut que les femmes s’élèvent dans la société, fassent de grandes études, soient ministres, présidentes ou encore représentées dans les conseils d’administration des grandes entreprises. Mais il y a une limite objective à cette théorie : on ne peut pas toutes être cheffes d’entreprises.

De plus, ce courant nie complètement le fait que les femmes n’ont pas toutes accès aux mêmes opportunités et aux mêmes ressources. En France, en 2018-2020, 39 % des enfants de cadres, de professions intermédiaires ou d’indépendants sont diplômés d’un master, d’un doctorat ou d’une grande école, contre seulement 13 % des enfants d’ouvriers ou d’employés2.

Enfin, les femmes sont plus souvent dans des situations précaires. En Belgique, l’écart salarial entre les hommes et les femmes est de 22 %, notamment parce qu’elles travaillent plus souvent à temps partiel3. En 2017, en Belgique, 28 % des femmes vivaient sous le seuil de pauvreté contre 13 % des hommes4. Selon Oxfam, en 2021, 61 % des personnes les plus pauvres dans le monde sont des femmes5.

Le féminisme qui domine en général dans les pays occidentaux se concentre surtout sur les droits et l’émancipation des femmes à titre individuel.

Comme Ghodsee le montre, la situation des femmes était fort différente dans les pays socialistes. Dans ces pays, beaucoup plus de femmes avaient l’opportunité de faire des études supérieures. Elena Lagadinova, qui venait d’une famille pauvre de Bulgarie, a pu faire un doctorat en agrobiologie juste après la Seconde Guerre mondiale. Le père de Lioudmila Pavlitchenko était pourtant ouvrier. Elle a pu terminer sa licence en histoire après la guerre. Valentina Terechkova est encore plus connue : c’est la première femme à être allée dans l’espace. Elle est issue d’une famille de travailleurs modestes d’Union soviétique. Son père conduisait un tracteur dans une ferme et sa mère était ouvrière dans une usine locale de filature de coton. Elle a elle-même commencé à travailler dans cette usine à la fin de sa scolarité. Cela ne l’a pas empêchée de rejoindre un club de parachutisme et d’y devenir instructrice6.

Et ce n’étaient pas des exceptions. À la fin des années 1950, un rapport de l’American Manpower Planning Council constate qu’il y a en moyenne 13.000 femmes titulaires d’un diplôme d’ingénieur en Union soviétique contre pratiquement moins de 100 aux États-Unis. En 1975, il y avait plus de femmes ingénieures employées dans les pays de l’Est de l’Europe qu’aux États-Unis en 20187.

Dans les pays socialistes, la question de la répartition des tâches domestiques a également été envisagée du point de vue collectif afin que les hommes s’impliquent de manière égale dans le ménage quotidien et afin que la solution ne soit pas individuelle, chaque femme devant se débrouiller de son côté avec son compagnon. Ainsi, les pays socialistes avaient essayé de résoudre la question des crèches publiques. En 1987, Elena Lagadinova insista sur le fait que la Bulgarie devrait investir encore plus dans ce secteur pour que 100 % des enfants puissent y être accueillis : cette année-là, 80 % des enfants avaient déjà une place. Aujourd’hui, seulement 37 % des enfants en Fédération Wallonie-Bruxelles, et 45 % en Flandre, sont accueillis dans une crèche publique…

Fiona Pestieau est étudiante en médecine, responsable dans la direction nationale de Comac et impliquée dans les luttes féministes.

Un autre exemple de solution non individuelle est celui de la collectivisation des repas. L’Union soviétique a invité les écoles et les entreprises à développer des cafétérias publiques dans lesquelles écoliers, étudiants et travailleurs pouvaient manger. Cela permettait de réduire le temps que les femmes passaient à faire les courses, les repas et la vaisselle. Les féministes de ces pays ont également lutté pour développer les clubs de sport, les activités après l’école, les devoirs faits à l’école… Plutôt que laisser chaque femme tenter de convaincre individuellement son compagnon de participer aux tâches ménagères de façon égale ( ce qui ne marche absolument pas avec tout le monde ), la logique fut de gérer le problème collectivement.

Dans beaucoup de pays capitalistes aujourd’hui, par manque de crèches et de structures d’accueil, quand un des deux membres du couple doit rester à la maison pour s’occuper du bébé, c’est en général celui qui a le plus petit salaire qui arrête de travailler. Ce sont donc souvent les femmes, puisqu’elles gagnent en moyenne moins bien leur vie que les hommes. Même si un couple veut sortir des clichés, c’est compliqué. En Belgique, les femmes restent plus souvent à la maison pour s’occuper des enfants et elles effectuent chaque semaine en moyenne 9,5 heures de plus de tâches ménagères et de soin aux enfants que les hommes8.

Oser voir grand

Que ce soit Kollontaï, Kroupskaïa, Armand ou d’autres femmes activistes de l’Union soviétique, toutes ont travaillé à socialiser au maximum le travail domestique des femmes. Elles ont principalement commencé par municipaliser les laveries, ouvrir des cafétérias publiques et construire des crèches et des garderies. Plus tard, en Bulgarie, Elena Lagadinova continuera dans cette lignée en développant encore plus le réseau des crèches. Elle a aussi réfléchi avec le Comité du mouvement des femmes bulgares de son pays à développer et à améliorer les cafétérias publiques sur les lieux de travail et dans les écoles.

Ce genre de grands projets existait aussi en Allemagne de l’Est. Helga, qui est née en 1947 et a vécu en RDA, témoigne : « De manière générale, les enfants et les jeunes étaient beaucoup plus au centre de l’attention. Les grandes entreprises avaient leurs propres jardins d’enfants d’entre-prise, afin que les mères puissent déposer leur enfant directement au travail. Il y avait des camps de vacances pour enfants dans les entreprises, c’était vraiment un grand soulagement pour les parents, mais aussi tout simplement agréable pour les enfants. »9

La limite objective de la théorie du féminisme girlboss est qu’on ne peut pas toutes être cheffes d’entreprises.

Actuellement, on peut aussi voir à l’étranger des exemples inspirants dans l’esprit des red Walkyries. Ainsi, l’Espagne apparaît comme un pays d’avant-garde concernant les avancées féministes en Europe avec un mouvement féministe très fort. En 2019, un demi-million de personnes se sont réunies à Barcelone et à Madrid dans le cadre de la journée du 8 mars. Selon le syndicat UGT, plus de six millions de travailleuses ont fait grève, au moins deux heures avec pour mot d’ordre « Si nous nous arrêtons, le monde s’arrête ».

Beaucoup de projets ambitieux ont été mis en place pour lutter contre les violences faites aux femmes, dont le Punto Violeta, un lieu sûr où chacun peut se rendre pour signaler une situation de violence sexiste dans le cadre festif. Concrètement, lors d’événements festifs, une tente colorée en violet est visiblement installée au sein même du lieu et sert de point de prévention ou d’aide en cas de situation de violences sexistes. Tant le personnel de prévention que le personnel de sécurité sont formés pour faire face à toute demande d’aide, d’information ou de soutien10. C’est un plan concret et ambitieux qui aide les femmes dans leur quotidien.

Ces exemples montrent que des mesures concrètes et ambitieuses pour aider les femmes dans leur quotidien peuvent être réalisées. Que ce soit pour la socialisation du travail ménager ou la lutte concrète contre les violences faites aux femmes, une autre manière d’organiser la société peut être envisagée. Cela demande de sortir de la logique des petites mesurettes symboliques. Avoir pu mettre en pratique de si gros projets et chercher à améliorer concrètement le quotidien des femmes, c’est une des plus grandes qualités de nos red Valkyries.

Persévérer et oser aller à contre-courant

Si beaucoup de nouveaux dispositifs ont été mis en place pour les femmes dans les pays socialistes, il ne faut cependant pas idéaliser. Cela n’a pas été de tout repos et le machisme n’a pas disparu à l’instant où le socialisme a commencé à se mettre en place. On le voit avec Pavlitchenko qui était une tireuse d’élite dans l’Armée rouge durant la Seconde Guerre mondiale. L’Union soviétique était à l’avant-garde dans l’intégration des femmes dans l’armée mais cela n’empêchait pas qu’on leur demandait plus souvent qu’aux hommes de nettoyer le sol des quartiers des officiers.

Fin des années 1950 en Union soviétique, il y avait en moyenne 13.000 femmes titulaires d’un diplôme d’ingénieur, contre moins de 100 aux États-Unis.

On le voit aussi avec Elena Lagadinova en Bulgarie. Pour que l’État investisse dans un réseau de crèches accessibles, elle a dû lutter avec ses camarades car ce n’était pas une priorité dans la tête de beaucoup d’entre eux. Elle a régulièrement été confrontée à des reports ou à des refus pour la mise en place de ces projets.

Aujourd’hui, cet esprit de lutte se retrouve dans pas mal de pays. Comme en Argentine, avec la lutte pour le droit à l’avortement. Malgré des traditions assez machistes dans le pays, le mouvement, organisé par les collectifs féministes, y a été très fort. En 2018, une première proposition de loi visant à légaliser l’avortement avait été rejetée à 7 voix près par la Chambre haute. En 2020, un texte est enfin voté par le Sénat suite à de fortes mobilisations dans la rue. Une sacrée victoire pour le mouvement féministe argentin. Aujourd’hui, la lutte continue contre les traditions patriarcales encore ancrées dans une grande partie du pays pour que ce droit soit vraiment appliqué et pour un meilleur système de soins de santé.

Se battre contre le capitalisme, pas contre les hommes

Dans une société capitaliste, basée sur l’exploitation d’une majorité par une minorité de grandes multinationales, une des plus grandes forces qu’ont les exploités, c’est leur nombre. Et, pour affaiblir cette force, quel meilleur moyen que de la diviser avec plein de mécanismes différents, dont l’un d’entre eux est très puissant : le sexisme.

Si on veut un vrai changement de société, on doit avoir une classe travailleuse unie pour lutter contre ces mécanismes de divisions. Ne pas gagner les femmes dans la lutte, c’est laisser de côté dans ce combat la moitié de la classe travailleuse. Mais comment les gagner quand on connaît toutes les difficultés auxquelles le sexisme, omniprésent dans la société, les confronte ? C’est une question à laquelle Kollontaï a trouvé un début de solution.

Elle a imaginé et mis en place une organisation de femmes destinée à résoudre les problèmes des femmes, tout en ayant une analyse de classe.

Cette organisation permettait d’attirer l’attention du Parti communiste sur les problèmes plus spécifiques des femmes. Avoir une organisation forte a permis d’avoir des avancées conséquentes, comme le droit à l’avortement, la municipalisation des laveries, l’ouverture de cafétérias publique et la construction de crèches et de garderies, et cela a permis d’impliquer plus de femmes dans la construction de la société socialiste.

Le sexisme permet au capitaliste de maintenir ses profits en poussant à la baisse la valeur de la force de travail.

Un exemple actuel assez similaire de ce genre d’organisation est AIDWA, le mouvement de masse de femmes du parti communiste indien. C’est un mouvement fort de plus de 9 millions de femmes de tous les horizons, pas forcément communistes. Le mouvement est engagé pour l’égalité et l’émancipation des femmes en Inde en affirmant la nécessité d’un changement fondamental de système et en portant des revendications très concrètes comme les luttes contre les viols collectifs, pour l’accès aux soins de santé ou pour l’accès à des biens alimentaires de base11.

Le red Valkyries avaient compris que l’oppression des femmes profitait au capitalisme et que celui-ci s’opposerait à leur lutte émancipatrice. Là où aujourd’hui la plupart des mouvements féministes organisent séparément les femmes pour gagner l’accès aux droits et lutter contres les inégalités produites par un système politique et économique, ces militantes qui luttaient pour le socialisme remettaient en question le système sous-jacent qui avait créé et légitimé ces inégalités. En accord avec ce point de vue, nous pensons qu’il est nécessaire aujourd’hui d’avoir une organisation de femmes qui lutte contre les violences faites aux femmes, pour le droit à l’avortement, pour l’égalité des salaires, pour plus de services publics et qui, en même temps, se bat dans un cadre plus large pour une société plus égale et plus juste pour tout le monde.

Lutter pour des revendications féministes renforce aussi la lutte pour une société socialiste. C’est ce qui fait dire à Inessa Armand : « Si la libération des femmes est impensable sans le socialisme, alors le socialisme est impossible sans la libération des femmes ». Ce n’est qu’avec une classe unie qu’on peut gagner face au capitalisme et au sexisme.

Se politiser et s’engager

Un point commun à nos red Valkyries est que toutes, sans exception, se sont impliquées dans la lutte politique. Elles venaient de milieux différents et sont rentrées par différentes portes dans l’engagement mais toutes ont fini à un moment par se lancer dans la lutte politique. C’est ce qui a permis à la fois de développer une ligne féministe mais aussi d’avoir plus de forces pour lutter contre le capitalisme.

Il est nécessaire d’avoir des femmes qui osent débattre avec leurs camarades pour amener leurs revendications sur la table. Comment l’Union soviétique aurait-elle pu développer sa ligne féministe et son projet de construire une société plus égale si des Armand, Kroupskaïa ou Kollontaï ne s’étaient pas lancées dans cette lutte ? Et elles ne se sont pas arrêtées là. Kroupskaïa a aidé à développer toute une vision de l’éducation dans les écoles sous le socialisme. Kollontaï a été une ambassadrice et une diplomate hors pair pour l’Union soviétique. Pavlitchenko a fait une tournée aux États-Unis pour convaincre les Américains de se battre contre les nazis.

Les « Red Valkyries » sont des femmes en chair et en os avec leurs forces et leurs défis tant dans leur vie privé que dans leur engagement. Nous pouvons nous en inspirer et nous appuyer sur leurs défaites et leurs victoires afin de travailler à un monde où règne l’égalité entre les hommes et les femmes.

Footnotes

  1. Kristen Ghodsee, Red Valkyries. Feminist Lessons From Five Revolutionary Women, Verso, London, 2022, 224 p.
  2. https ://publication.enseignementsup-recherche.gouv.fr/eesr/ FR/T448/le_niveau_d_etudes_selon_le_milieu_social/www.zijkant.be/equal-pay-day-2023/
  3. www.zijkant.be/equal-pay-day-2023/
  4. https ://statbel.fgov.be/sites/default/files/files/documents/ Analyse/FR/7_FR_ongelijkheid_web_v3.pdf, tableau 8, Indicateurs de pauvreté individuelle et ménage ( 2017 ).
  5. www.oxfamfrance.org/inegalites-femmes-hommes/chiffres- cles-pour-mieux-comprendre-les-inegalites-entre-les- hommes-et-les-femmes-dans-le-monde/
  6. Francis French et Colin Burgess, Into That Silent Sea. Trailblazers of the Space Era, 1961-1965, University of Nebraska Press, p.292-294, p.255-299, 2011.
  7. Kristen R. Ghodsee et Julia Mead, « What has socialism ever done for women ? », The Catalyst, Vol. 2, n°2, 2018, p.132 et p.119.
  8. www.femma.be/nl/we-eisen-erkenning-waardering-en- een-gelijke-verdeling-van-onbetaalde-zorg
  9. https ://perspektive-online.net/2019/04/aus-dem-leben- einer-frau-die-in-der-ddr-aufgewachsen-ist/
  10. www.pedirayudas.com/actualidad/que-es-un-punto-violeta- para-que-sirve-y-donde-se-puede-encontrar/
  11. www.aidwaonline.org/index.php/about-us