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Le Forum Lava à ManiFiesta 2025

Lava

—14 juillet 2025

Le 13 et 14 septembre c’est le retour de ManiFiesta à Ostende. Evidemment, Lava sera de la partie. Retrouvez notre programme ci-dessous.

Lava organise deux jours de sessions d’une heure. Chaque session comprend 20 minutes de conférence et 20 minutes de questions de la part du public, après quoi nous conclurons par une rencontre avec l’auteur. Les sessions se déroulent en néerlandais, français ou anglais – aucun moyen de traduction n’est fourni.

Retrouvez les tickets ici.

Samedi

Colonialisme frontalier : Comment la construction de murs influence les salaires (NL)

12h-13h

Les frontières sont un sujet politiquement chargé. Il suffit de penser au mur de Donald Trump à la frontière avec le Mexique ou aux refoulements en Méditerranée.

L’argumentation politique en faveur de ce type de politique frontalière va des préoccupations liées au coût de l’accueil des demandeurs d’asile à des théories carrément racistes telles que le « grand remplacement ». Mais ce qui est rarement pris en compte dans le débat public, c’est que ces politiques frontalières sont aussi un moyen de réguler le marché du travail. Il est grand temps d’examiner ce motif caché.

Albina Fetahaj étudie à l’Université de Gand. Son passeport belge lui permet de visiter 133 pays sans visa, alors que son passeport kosovar requiert un visa pour 108 pays. Son livre « Grenskolonialisme » a été publié par EPO en 2024.

Pourquoi le capitalisme devient post-libéral et comment y répondre (ANG)

13h-14h

Le capitalisme mondial est en crise permanente. Ces 15 dernières années, nous sommes passés d’une crise financière et d’une crise de l’euro à une « crise des réfugiés », une crise du Covid-19 et une crise due à de nouvelles guerres, de l’Ukraine au Moyen-Orient. Alors qu’on peine à maîtriser une crise, la suivante frappe déjà.

Mais comme toujours dans l’histoire, les crises modifient également le capitalisme lui-même. Autrefois, l’ordre mondial néolibéral et l’hégémonie des États-Unis étaient incontestés. Dans les conflits liés à la montée et à la chute des superpuissances, le capitalisme devient post-libéral : la dé-démocratisation, l’autoritarisme, le nationalisme (économique), le militarisme, l’impérialisme et la guerre (économique) constituent la nouvelle normalité. Les contours d’une nouvelle guerre froide se dessinent à l’horizon.

Selon Ingar Solty, nous entrons ainsi dans un capitalisme « post-libéral ». Il en révèle les causes et les fondements, et envisage des alternatives pour un avenir meilleur pour tous.

L’appli comme patron : Le syndicalisme à l’ère d’Uber et de Deliveroo (FR)

14h-15h

Dans sa thèse de doctorat, Claudia Marà a exploré les conditions de travail chez les travailleurs et travailleuses de plateforme dans plusieurs secteurs (coursiers, freelances, travail domestique) et leurs formes d’actions collectives, dans trois pays européens : la Belgique, l’Italie et la France.

Les résultats de sa recherche montrent que les conditions de travail et la capacité de se mobiliser dans ces secteurs précaires dépendent aussi de conditions structurelles comme la « santé » du marché du travail national, et des ressources de contre-pouvoir et de résistances que les travailleurs et travailleuses ont su construire pendant les décennies précédentes

1982, l’année du tournant néolibéral en Belgique (NL)

17h-18h

Notre pays a-t-il connu un tournant néolibéral ? Après tout, un Reagan ou une Thatcher n’ont jamais accédé au pouvoir en Belgique. Pourtant, nous constatons un net revirement en 1982, lorsque le gouvernement Martens V a combattu la crise par le gel des salaires et la dévaluation de la monnaie.

Dans cette session, Brecht Rogissart discute des causes et des caractéristiques du néolibéralisme belge qui a influencé la politique des sociaux-démocrates à celles nationalistes flamands jusqu’à aujourd’hui.

Repenser la politique à l’ère de Trump (FR)

18h-19h

Arthur Borriello est professeur de sciences politiques à l’Université de Namur, et membre de l’Institut Transitions. Ce spécialiste du populisme de gauche sera l’invité de Daniel Zamora, professeur de sociologie à l’Université libre de Bruxelles et spécialiste des inégalités et de l’histoire des idées.

Ces deux penseurs se retrouveront au forum LAVA pour un débat sur les causes de la montée de l’extrême droite dans le monde et les pistes pour contrer son projet politique.

Dimanche

Pourquoi antiracisme rime avec anticapitalisme (ANG)

11h-12h

Dans l’histoire du mouvement antiraciste, deux courants se distinguent : l’un met l’accent sur le changement individuel, l’autre relie le racisme aux structures économiques et politiques plus larges. Arun Kundnani explique pourquoi l’antiracisme libéral s’est révélé impuissant face à l’oppression structurelle, et comment le tournant néolibéral de la fin du XXe siècle a confirmé l’urgence d’un antiracisme anticapitaliste.

J’habite, tu habites, ils spéculent : La crise du logement à la loupe (FR)

12h-13h

Sarah De Laet aborde le sujet du logement sous différents angles : en tant que chercheuse scientifique et en tant qu’activiste.

Dans sa conférence gesticulée « J’habite, tu habites, ils spéculent », elle étayait les expériences de locataires avec des analyses scientifiques de manière accessible. Au cours de cette session Lava, elle expliquera une fois de plus pourquoi les locataires en colère ont raison au sujet du marché du logement.

Ses conclusions sont claires, nous avons tous à gagner en refusant les logiques du marché immobilier et de ceux qui en profitent et raison de lutter pour l’accès à un logement abordable.

Gagner sans produire : La prise de pouvoir des rentiers (ANG)

13h-14h

Dans son ouvrage percutant Rentier Capitalism, le géographe britannique Brett Christophers livre une analyse révélatrice de notre économie : les profits ne proviennent plus principalement de la production, mais de la simple possession d’actifs. Des institutions financières aux géants du numérique, de la propriété foncière aux infrastructures — une petite élite de rentiers contrôle des ressources économiques cruciales et empoche les bénéfices, pendant que le reste de la société paie l’addition.

Christophers montre comment ces « rentiers » minent l’économie de l’intérieur et creusent les inégalités. Attendez-vous à une conférence aussi incisive qu’éclairante sur la propriété, le pouvoir et l’urgence d’un autre modèle économique. Un rendez-vous incontournable pour celles et ceux qui veulent comprendre le fonctionnement réel du capitalisme actuel.

Comment le Congo peut revendiquer ses immenses richesses naturelles (FR)

14h-15h

Le droit à la souveraineté permanente sur les ressources naturelles, né des luttes anticoloniales, a bousculé le droit international dans les années 1960. Son regain sur le continent africain peut-il à nouveau interpeller le droit international pour le rendre véritablement universel ?

Ce principe peut-il obliger à repenser les règles des contrats miniers afin qu’ils cessent de perpétuer des rapports de domination ? En quoi affirmer ce droit pourrait-il transformer les contrats miniers en RDC en instruments de justice et de souveraineté, et non en mécanismes de spoliation ?

Isabelle Minnon est doctorante et assistante de recherche à l’Université de Genève au département de droit international public et organisation internationale.

Sexualité, solidarité et socialisme (ANG)

15h-16h

Qui se risquera à formuler une analyse marxiste de l’amour ? La révolutionnaire russe Alexandra Kollontaï (1872-1952) l’a déjà fait il y a un siècle. Dans son essai Place à l’Éros ailé ! (1923), elle analyse les relations sous le capitalisme, mais envisage également une future société communiste dans laquelle les relations seraient basées sur la camaraderie, combinée à l’amour et à la sexualité. Ses idées inspirent toujours les féministes du monde entier.

Kristen R. Ghodsee est l’autrice primée de douze livres et professeure d’études russes et est-européennes à l’université de Pennsylvanie. Elle anime le podcast A.K. 47 – Forty-seven Selections from the Works of Alexandra Kollontai, qui a inspiré son livre 2022, Red Valkyries : Feminist Lessons from Five Revolutionary Women (disponible ou à paraître en anglais, italien, turc, slovaque, français, chinois, coréen et portugais).

Pour une Europe non alignée, hors de l’ombre de l’OTAN et des États-Unis (ANG)

16h-17h

L’Europe est à la croisée des chemins. Si cela dépend de Trump, les États européens membres de l’OTAN devront payer pour garder la Russie sous contrôle militaire, alors que les États-Unis se préparent à affronter la Chine.

Pendant ce temps, la plupart des pays européens continuent de soutenir les guerres d’Israël au Moyen-Orient. Mais le Vieux Continent pourrait aussi emprunter une autre voie que celle de la militarisation, de la guerre et de la soumission à Washington. Quelles sont les perspectives d’une Europe autonome, tournée vers la paix et la coopération internationale ? Et à quoi pourrait ressembler une Europe « non-alignée » ?

Jörg Kronauer est un sociologue et journaliste allemand. Depuis 25 ans, il s’intéresse à deux domaines de recherche : la politique internationale et l’extrême droite. Ses articles paraissent notamment dans le quotidien allemand Junge Welt et sur la plateforme anglophone German Foreign Policy. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur les relations internationales. Son dernier ouvrage traite de la montée du Sud global.

L’Europe à la croisée des chemins géopolitiques (débat avec Anton Jäger) (NL)

17h-18h

Après le sommet de l’OTAN à La Haye, il pourrait sembler que l’Europe n’ait plus qu’une seule voie à suivre : celle de la militarisation à l’américaine. L’historien et philosophe Anton Jäger invite à une discussion critique sur ce sujet.

Intervenant à confirmer.

 

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