Les sociétés capitalistes sont par leur nature des sociétés structurellement hostiles aux personnes âgées. Leur « statut inférieur » résulte principalement de “superflu” des personnes âgées pour le travail abstrait.
La présente contribution rassemble, bien que de façon très sommaire, certains éléments essentiels d’une théorie critique de la vieillesse/du vieillissement, en particulier de l’âgisme (discrimination sur base de l’âge, « altersfeindlichkeit » en Allemand) et de la discrimination fondée sur l’âge dans les sociétés capitalistes1.
La thèse centrale est la suivante: Les sociétés capitalistes sont par leur nature des sociétés structurellement hostiles à la vieillesse. Par conséquent les phénomènes d’hostilité et de discrimination fondées sur l’âge doivent également être analysés à partir des structures fondamentales des sociétés capitalistes. Je suis en cela une idée novatrice de la Théorie critique, selon laquelle l’analyse sociocritique doit toujours porter sur l’ensemble de la « totalité sociale »2 ou sur « l’établissement de la structure sociale »3 et doit être expliquée à partir des mécanismes de base des sociétés capitalistes.
Il est soutenu ci-dessous, que la vieillesse/le vieillissement représente un aspect de la vie et de l’existence humaine qui est, dans une certaine mesure, contraire à la logique de la valorisation du capital et aux normes de travail, de performance, de productivité et d’activité qui lui sont associées et qui déterminent la vie dans la société capitaliste. La vieillesse tombe donc, en quelque sorte, hors de ce cadre de référence capitalistglobal, créé notamment par le « travail abstrait » (Marx, ce qui aboutit finalement à un contexte structurel hostile à la vieillesse en excluant les personnes âgées. Je parlerai ici d’une dissociation spécifiquement capitaliste de la vieillesse, au sens d’un principe social formel et structurel qui imprègne tous les domaines et tous les niveaux de la société et qui détermine de manière décisive le traitement social et individuel des personnes âgées.
Il ne faut donc pas comprendre cela comme si l’hostilité vis-à-vis de la vieillesse, avait une explication monocausale, directement économique et pouvait être tirée de « l’économie » au sens d’un modèle marxiste-orthodoxe de la base et de la superstructure.
Au contraire, la « dissociation de la vieillesse » est un principe social global.
Bien qu’il trouve sa base matérielle, structurelle et économique dans la forme historique spécifique de la production capitaliste, il possède aussi de nombreuses dimensions culturelles, symboliques et socio-psychologiques, qui doivent être prises en compte dans l’analyse.
La « dissociation de la vieillesse » revendique donc, dans un certain sens, une catégorie de totalité sociale qui ne décrit rien de moins que le processus de dissociation de la vieillesse / du vieillissement et donc d’une composante existentielle et incontournable de la vie humaine – un processus qui prend aujourd’hui de plus en plus la forme d’une guerre ouverte contre la vieillesse/ le vieillissement par le biais des technologies anti-âge et d’une tendance sociale générale au « sans âge ».
- 1 La constitution historique de la « vieillesse » dans le capitalisme
- 2 Les personnes âgées superflues
- 3 L’« improductivité » et le « coût des coûts » comme enjeux principaux du discours moderne sur l’âge
- 4 Le moi sans âge, le jeunisme et l’anti-âge
- 5 La psychologie sociale de la superfluité
- 6 Réflexion finale
La constitution historique de la « vieillesse » dans le capitalisme
La principale thèse de cette contribution est donc que la société capitaliste se caractérise par une « dissociation de la vieillesse » et une hostilité structurelle qui en résulte.
En quoi consiste exactement cette dissociation, ou comment se présente-t-elle socialement ?
Sur le plan matériel-structurel, la dissociation de la vieillesse prend d’abord éloignement des personnes âgées de la sphère de l’emploi, étiquette qui est centrale sous le capitalisme.
Le lien constitutif entre la vieillesse et le travail, et donc la forme historique de la dissociation moderne de la vieillesse/vieillissement, consiste dans le fait que, comme on le sait, la vieillesse dans la société capitaliste est liée à l’entrée en retraite, qui représente une catégorie ou une institution véritablement capitaliste. Au sein de la gérontologie sociale et de la sociologie de la vieillesse, l’importance de la retraite pour la figure moderne ainsi que pour l’image sociale de la vieillesse est largement incontestée4. En général, l’association de la vieillesse et de la retraite est presque une évidence pour les gens modernes – même si elle est aujourd’hui de plus en plus remise en question dans le contexte de l’évolution démographique et de la programmation sociopolitique correspondante (mot-clé : « vieillissement actif »)5, – et façonne de manière décisive l’idée de la vieillesse comme phase indépendante de la vie. Mais il s’agit là, à proprement parler, d’un fait socialement très présupposé, qui n’existait pas sous cette forme dans les sociétés précapitalistes et qui ne s’est développé qu’avec la mise en place du mode de production capitaliste.
D’un point de vue socio-historique, on peut même aller jusqu’à dire que la vieillesse en tant que telle, c’est-à-dire comme une phase chronologiquement distincte et uniforme de la vie, n’a vu le jour dans le capitalisme que par la séparation fondamentale de l’âge et du travail, représentant ainsi elle-même un véritable produit de la modernité et du mode de production capitaliste.
Ainsi, par exemple, l’historien social Josef Ehmer, dans son Histoire sociale de la vieillesse, dit à propos des conditions dans les sociétés agricoles préindustrielles (par opposition au capitalisme développé), ce qui suit :
« Une césure que l’on pourrait décrire comme le début d’une phase de vieillissement peut difficilement être identifiée dans ces conditions sociales »6
Il souligne comme particulièrement essentiel que:
« Il semble qu’il n’y ait eu aucune norme qui incitait les gens à se retirer des activités économiques dans la vieillesse. Pour les personnes âgées, il semble qu’il y ait eu des possibilités favorables d’organiser leur situation familiale et leurs activités professionnelles de manière flexible en fonction de leurs besoins respectifs (si l’on fait abstraction des effets des menaces de guerre, de faim et d’épidémies qui ne peuvent être influencées individuellement et localement). »7
Il n’y avait donc ici aucune séparation entre l’âge et le travail8 ou l’activité productive, et donc, à proprement parler, aucune phase réellement identifiable de la vieillesse. En bref, l’âge tel que nous le connaissons n’existait pas à cette époque. Cela ne devait changer qu’en vertu des prémisses historiquement très spécifiques du travail salarié abstrait et capitaliste, c’est-à-dire dans les conditions de l’existence du travailleur salarié moderne. Et ce n’est qu’ici que la vieillesse prend forme comme une phase chronologiquement définissable de la vie, en étant retirée de la sphère du travail. Il en va d’ailleurs de même pour les phases de la vie comme l’enfance9 ou la jeunesse 10, celles-ci non plus ne se manifestaient pas encore dans les sociétés pré-modernes comme des phases distinctes de la vie dans la conscience sociale. Cela n’a changé que lorsque l’éducation de la relève pour en faire des citoyens fiables de la société capitaliste et leur formation pour un emploi étiquette ont été inscrites à l’agenda social11.
Le sociologue de la vieillesse Martin Kohli fait également référence à cette spécificité historique des phases chronologiquement distinctes de la vie et ici surtout de la vieillesse, avec sa notion de « parcours de vie institutionnalisé », qui renvoie précisément à cette constitution spécifiquement moderne de la vieillesse au sens d’une vie post-emploi sans aucune obligation :
« L’ordre des âges modernes est étroitement lié à l’organisation sociale moderne (capitaliste ou industrielle) du travail et à ses rapports avec les autres domaines de la société. C’est le fait structurel de base à partir duquel l’âge plus élevé (comme la « retraite ») doit également être compris aujourd’hui. » 12
Certes, il ne s’agit pas de prétendre que la vieillesse est une « invention » purement capitaliste.
Il est bien connu que la vieillesse était déjà une catégorie structurelle sociale très importante dans les sociétés pré-modernes, qui ordonnait de manière décisive les relations sociales et à laquelle était liée l’attribution d’un statut social et des positions de pouvoir. De même, les débats philosophiques et littéraires sur la vieillesse remontent à l’Antiquité, par exemple avec Platon, Aristote ou Cicéron, où les interprétations négatives de la vieillesse au sens de déchéance physique et mentale, telles qu’elles sont encore répandues aujourd’hui, peuvent également s’appuyer sur une longue tradition dans l’histoire intellectuelle et culturelle européenne 13. La retraite a également des racines pré-modernes, par exemple dans les bäuerlichen Ausgedinge14 telles qu’elles se sont développées en Europe centrale à la fin du Moyen Âge, à partir du XIIIe siècle environ15. Les anciens Romains connaissaient déjà des formes de retraite que, par exemple, les membres du sénat ou de l’aristocratie urbaine pouvaient prendre à un âge avancé (bien que cela ne soit pas, comme aujourd’hui, associé à un droit à une pension16. Néanmoins, il faut reconnaître et analyser théoriquement la nouvelle qualité que constitue la formation de la société capitaliste et surtout le développement d’une retraite de vieillesse généralisée.Elle consiste à mon avis avant tout dans le retrait des vieux du travail abstrait.
Cette disparition du travail abstrait n’a pas pris la forme d’une pension de vieillesse dès le départ, mais s’est développée à des degrés très différents selon les stades de développement du capitalisme et a donc pris des formes historiques tout à fait diverses. Dans les premières phases de développement de la société capitaliste, les gens (surtout les travailleurs) n’avaient pas encore atteint un âge très avancé ou – ce qui signifie souvent la même chose – étaient intégrés dans le processus de travail pratiquement jusqu’à la fin de leur vie. Dans ces conditions, il n’était guère possible d’abandonner le travail en raison de la vieillesse, mais cela signifiait également que la vieillesse n’était pas encore strictement séparée des autres phases de la vie en termes structurels. Pour la constitution historique de la « vieillesse », en principe, ce n’est que sous les prémisses du capitalisme industriel qu’un nombre considérablement plus important de personnes ont atteint un âge plus élevé. Cela est dû à une augmentation successive du « niveau de vie » et aux progrès réalisés dans la lutte contre les maladies.
À la fin du 19e siècle, par exemple, l’espérance de vie moyenne dans l’Empire allemand ne dépassait pas encore 35 ans pour les hommes et 38 ans pour les femmes 17. En Autriche, les hommes nés vers 1910 (il y a 1 siècle) avaient une espérance de vie de 44 ans et les femmes de 47 ans 1819. Par conséquent, on ne peut parler d’un développement significatif d’un groupe de population de « vieux » qu’à partir du 20e siècle. Au tournant du XIXe et du XXe siècle, à peine cinq pour cent de la population allemande avait plus de 65 ans20 – aujourd’hui, leur part dans la population est plus de quatre fois plus élevée (selon Eurostat, environ 21 % en 2017). Outre le fait que l’espérance de vie des gens était encore nettement inférieure à l’époque, il faut également se rappeler que, surtout dans des pays comme l’Allemagne et l’Autriche, il a fallu attendre le XIXe siècle pour que la majeure partie de la population soit intégrée de manière complète dans le monde du travail salarié. En conséquence, les structures de subsistance locales et régionales des sociétés agricoles ont continué à exister pour de nombreuses personnes pendant longtemps.
Cela a changé au cours du 19e siècle avec la mise en place définitive du système d’usines dans le haut capitalisme industriel de pointe. En un sens, Ce n’est qu’à ce moment que la séparation de la vieillesse et du travail ainsi que l’émergence de la vieillesse comme phase de la vie, a atteint un seuil historique). L’industrialisation a représenté un tournant majeur ; en effet, la mécanisation progressive de la production a rendu la main-d’œuvre des personnes âgées, en particulier, de plus en plus superflue :
« Des études sur les conditions de travail dans l’industrie de divers pays européens tout au long de la seconde moitié du XIXe siècle soulignent que l’âge élevé est une cause de disqualification. La quarantième ou cinquantième année de vie est souvent mentionnée comme le tournant critique à partir duquel il est devenu très difficile de conserver l’ancien emploi et où il était à peine possible de trouver un équivalent. La diminution de la force physique, de la vitesse et de la réactivité ont été citées comme les raisons pour lesquelles un travailleur plus âgé « doit travailler deux fois plus dur pour suivre des collègues plus jeunes et plus forts » […]. La pression de la concurrence et la soif de profit ont poussé les employeurs à augmenter l’intensité du travail, laissant les travailleurs âgés derrière eux. L’utilisation de machines et l’importance croissante de la production de masse ont permis de se passer plus facilement de leur expérience et de leurs compétences »21
Tant que les systèmes de sécurité sociale et de retraite n’étaient pas encore institutionnalisés de manière générale, ce « renoncement » à la force de travail des personnes âgées et l’exclusion de la sphère de l’emploi étiquette qui en découle se traduisaient par un abandon dans la misère du chômage. Ils sont ainsi tombés dans la pauvreté absolue de la vieillesse, qui est vite devenue partie intégrante de la vie quotidienne normale sous le capitalisme22. Malgré tous les autres facteurs qui ont pu jouer un rôle ici23, c’est probablement cette masse croissante de personnes âgées qui n’étaient plus « utilisables » mais encore en vie et, dans la mesure du possible, à gérer d’une manière ou d’une autre, qui a contribué de manière substantielle au développement des systèmes généraux de pensions publiques. En conséquence, la sortie du travail étiquette et l’âge lui-même ont pris une autre forme. Ce n’est que lorsque la vieillesse a été institutionnalisée de cette manière et garantie légalement (et, dans la seconde moitié du XXe siècle, a dépassé de plus en plus le stade de la simple subsistance) que la vieillesse a pris la signification qu’elle a encore aujourd’hui, à savoir celle d’une vie après le travail sans aucune obligation. Et ce n’est qu’à ce stade que la sortie des personnes âgées du travail abstrait et donc aussi de la « vieillesse » en tant que phase de la vie est pleinement institutionnalisée.
Les personnes âgées superflues
Le lien entre ce que j’appelle la « dissociation de la vieillesse » et l’hostilité structurelle des sociétés capitalistes à l’égard de la vieillesse consiste dans le constat que l’exclusion des personnes âgées de l’emploi étiquette équivaut en principe à les rendre superflues pour le processus de valorisation/d’exploitation.
Les anciens travailleurs salariés sont remplacés par une nouvelle génération de jeunes travailleurs en raison d’une productivité et d’une efficacité réellement ou prétendument inférieures. Ils sont donc superflus pour le travail en tant que moyen d’exploitation du capital. C’est la logique interne de la dissociation moderne de la vieillesse, même si elle n’est généralement pas immédiatement reconnaissable en tant que telle dans le contexte des systèmes de retraite publics. En règle générale, la retraite (sauf en cas de retraite anticipée pour cause de maladie ou d’invalidité) n’est pas liée à l’incapacité des personnes concernées de fournir des prestations, mais à un âge de la retraite légalement défini. La retraite est également souvent associée à une « liberté tardive »24 ou à une « fin de vie »25 et est souvent expressément souhaitée par les gens. La logique décrite ci-dessus est évidente et perceptible dans le cas des chômeurs âgés, car leur âge les a rendus pratiquement impossibles à placer sur le marché du travail. En même temps ils sont encore trop jeunes pour avoir droit à une pension.
En outre, la retraite a également une fonction sociale, dans le sens d’un contrat entre générations, qui consiste à fournir des emplois suffisants aux cohortes qui suivront.
Le passage des travailleurs et travailleuses âgés à la retraite vise donc à libérer des emplois pour les jeunes, tandis qu’en contrepartie, dans le cas des systèmes de retraite par répartition, comme c’est le cas actuellement (surtout en Europe), la retraite est financée par les cotisations des jeunes actifs. Le contrat intergénérationnel ainsi conçu est donc intrinsèquement lié à une relation d’échange spécifique : les vieux font de la place aux jeunes, tandis que les jeunes financent les vieux en retour. C’est une autre raison pour laquelle la retraite n’est pas directement connotée d’un statut de « superflu ». D’autre part, c’est précisément cet arrangement intergénérationnel qui devient de plus en plus problématique à l’heure actuelle. En raison de l’évolution de la structure démographique par âge, la population âgée à maintenir augmente progressivement, tandis que la population active contribuant au système tend à diminuer, ce qui oblige de plus en plus les États à injecter des montants toujours plus élevés dans les systèmes de retraite26. Les décideurs politiques réagissent notamment par des efforts plus ou moins intensifs visant à relever l’âge de la retraite et par la réduction progressive des niveaux de pension. Le discours actuel sur le « vieillissement actif »27 doit également être considéré dans ce contexte. En Allemagne, par exemple, le montant des pensions a baissé depuis 1990, passant de 55 % du salaire annuel moyen à 47,7 % en 2015. Selon les plans du gouvernement fédéral allemand, le montant des pensions doit être encore réduit à 43 % d’ici 203028. Dans ce contexte de financement de plus en plus difficile des systèmes de retraite publics, d’une part, et de la baisse du montant des pensions, d’autre part, on observe également une tendance au développement de divers fonds de pensions privés, de plus en plus encouragées par l’État, voir par exemple la fameuse « pension Riester » en Allemagne 29. Un défi fondamental pour la politique des retraites publiques est que, dans de nombreux pays, l’âge légal de la retraite n’est souvent pas atteint et qu’une proportion considérable de la population prend déjà une retraite anticipée. Avant d’augmenter l’âge légal de la retraite, les responsables politiques doivent donc résoudre le problème de l’alignement de l’âge effectif de la retraite sur l’âge légal de la retraite en vigueur jusqu’à présent, ce que les différents États réalisent avec plus ou moins de succès30. Dans ces conditions de financement de plus en plus problématique des systèmes de retraite, le statut d’« improductivité » et de « superflu » dans lequel les personnes âgées sont transférées par l’institution de retraite devient également beaucoup plus apparent lorsque ces évolutions sont présentées dans les médias et en public sous des mots-clés tels que « vieillissement social » et que les discours sur l’augmentation du « coût des coûts de la vieillesse » deviennent de plus en plus hégémoniques31. La militarisation démographique32 du discours sur la vieillesse, c’est-à-dire l’intensité croissante avec laquelle le vieillissement est présenté comme un problème social causé par les changements de la pyramide des âges, montre très clairement que le statut de « superflu » des personnes âgées en tant que bénéficiaires d’un revenu de remplacement est présente de manière constitutive (bien qu’assez latente) dans l’institution de la retraite et peut donc, dans certaines conditions politico-économiques, par exemple lorsque le financement des systèmes de retraite est en cause, se traduire par des allusions discriminatoires correspondantes et des discours ouvertement hostiles à la vieillesse.
Ce statut de « superflu » résultant de la logique capitaliste de la valeur, que la retraite signifie structurellement aussi bien que symboliquement, et dans laquelle elle place les personnes âgées en les séparant du travail, interdit donc de considérer de façon uniquement positive les systèmes de retraite et de pension comme des « acquis sociaux ». La généralisation de la retraite au XXe siècle, a considérablement amélioré la situation socio-économique des personnes âgées. Même si elle n’a pas éradiqué complètement la pauvreté, elle en a entraîné une réduction significative, en particulier dans des pays comme l’Allemagne et l’Autriche33. Mais cette meilleure sécurité sociale pour les personnes âgées était liée à l’institutionnalisation sociale définitive de leur statut de “superflu”, pour le processus d’exploitation capitaliste, même si la pension de vieillesse est socialement considérée comme un « droit bien acquis » que les retraités ont “gagné honnêtement”.
En fait, pour le travail, la retraite signifie qu’on n’est plus utile comme moyen d’exploitation du capital. Et dans une société où rien n’est autant glorifié que le travail, précisément en raison de sa fonction constitutive dans la société, l’état de non nécessité est socialement et moralement presque intenable. Personne ne le sait mieux que les personnes âgées elles-mêmes, qui ne se plaignent de rien sauf du sentiment de ne plus être nécessaires, et qui, compte tenu de leur « inutilité », également pour de bonnes raisons, ne craignent rien tant que d’être un fardeau pour leur famille et la société (voir ci-dessous le chapitre 5).
À côté de la retraite, le superflu capitaliste des personnes âgées trouve son équivalent institutionnel dans une autre institution qui s’est développée dans la société moderne en matière de « gestion de la vieillesse » : la maison de retraite.34 La maison de retraite a ses racines, similaires (et fondamentalement communes) aux systèmes de pension modernes, dans le système militaire du premier État absolutiste moderne :
« La création de l’armée permanente avait fait de la prise en charge des soldats âgés et handicapés un problème urgent. Les premières formes de systèmes de pension dans la fonction publique étaient directement liées aux traditions existantes de prise en charge des pauvres. Elles consistaient en la création d’énormes institutions conçues comme des hôpitaux, des maisons de retraite et même, dans certains cas, des maisons de travail pour accueillir les soldats handicapés. L’établissement de l’Hôtel des Invalides à Paris en 1674 marque le début de ce développement, suivi par l’Angleterre en 1682 et la Prusse avec des institutions similaires en 1705. En Autriche, il a été décidé en 1728 de créer des foyers pour handicapés à Pest, Prague et Vienne »35
La « naissance » de la maison de retraite coïncide historiquement avec l’émergence d’une multitude d’autres institutions que la société capitaliste, dans sa phase de constitution et de perfectionnement, a mise en avant pour garder et discipliner ses éléments improductifs et superflus. Michel Foucault a, comme on le sait, décrit ce processus en prenant surtout l’exemple des prisons et des asiles de fous 36. La maison de retraite est, tant chronologiquement que dans sa rationalité et sa logique fonctionnelle, un produit direct de cette « formation historique de la société disciplinaire »37 et de l’alignement de l’accumulation d’êtres humains sur l’accumulation du capital qui lui est associé38. C’est ce qui ressort du fait qu’à l’époque, dans les institutions, un grand nombre de personnes âgées étaient également soumises au travail dans le but de les discipliner. Au début, cela s’est produit « dans une sélection confuse »39 avec d’autres personnes improductives telles que les pauvres, les mendiants, les vagabonds ou les fous. « La maison d’arrêt et de correction », c’est ainsi que l’historien social Peter Borscheid décrit cette évolution dans son histoire de la vieillesse,
« assez symptomatique dans la pensée contemporaine comme la panacée pour enseigner aux gens la joie du travail et de les convaincre de la nécessité de la diligence. Aucun groupe d’âge n’en est exclu. Les personnes âgées, elles aussi, doivent contribuer avec le reste de leur force physique au renforcement de l’État. Elles aussi doivent être éduquées au travail »40.
Ce n’est que lorsque d’autres groupes de personnes, en particulier celles définies comme « malades » et « nécessitant un traitement », ont été internés séparément dans de nouvelles institutions spécialement créées, que la maison de retraite a commencé à se cristalliser en tant qu’institution spécialement conçue pour les personnes âgées. Dans un certain sens, on pourrait dire que les personnes âgées sont en quelque sorte « restées » dans ce processus historique de différenciation. Désormais, les fous sont placés dans des maisons de fous, des hôpitaux sont construits pour les malades41, etc. Ce qui restait à administrer en tant que « groupe à problèmes » était les personnes âgées dans le besoin42. Ainsi, vers le début du XIXe siècle, les éléments suivants ont été créés pour la première fois :
« Des maisons spécialement conçues pour les personnes considérées comme nécessiteuses et âgées et uniquement pour elles. En règle générale, il s’agissait des anciennes institutions, mais sans les autres résidents. La division extérieure et l’ordre intérieur de ces maisons ne peuvent pas nier leur « parenté » avec les autres institutions de cette époque, leur caractère peut être décrit assez précisément par le terme de « casernes »43.
En isolant les personnes âgées qui ne pouvaient plus travailler et étaient dans le besoin, on a également supprimé les mesures disciplinaires liées à leur travail, auxquelles elles étaient auparavant soumises comme tou(te)s les autres “improducti(ve)fs” dans les institutions. Au lieu de les discipliner pour le travail, on les mettait désormais simplement en dépôt dans les maisons de retraite.
Jusque dans les années 1960, la simple garde des personnes âgées et des personnes dépendantes était, comme même les gérontologues l’admettent, le modèle des maisons de retraite et des établissements de soins44. Ce qui dans la plupart des cas est supposé être compris seulement comme que le point de départ d’une histoire de progrès dans le domaine des soins aux personnes âgées au cours du XXe siècle, représente en réalité toujours l’essence des maisons de retraite, même si elles sont devenues entre-temps beaucoup plus conviviales avec un programme quotidien d’activités « axées sur l’expérience ». C’est en fait une ségrégation spatiale et un enfermement social des personnes âgées et des personnes dépendantes.
Ce n’est pas un hasard si la logique profonde de la garde des personnes âgées de la maison de retraite revient sans cesse comme un stigmate sur le devant de la scène. Cela se traduit par divers « scandales de maisons de retraite » lors des cas de négligence totale (jusqu’aux escarres de décubitus), de sédation et d’autres formes de violence organisée contre les personnes âgées et les personnes dépendantes. Leur enfermement est toujours à l’ordre du jour dans de nombreuses maisons de retraite et de soins. Cela ne se limite pas à empêcher les pensionnaires de quitter l’institution, mais inclut également des pratiques de ligotage et d’immobilisation des personnes dépendantes. Selon des études comparatives internationales, jusqu’à 66 % des maisons de retraite ont recours à des « mesures de restriction de liberté »45. Il s’agit de diverses formes de restrictions mécaniques, électroniques et médicamenteuses. Parmi les exemples de restrictions mécaniques, on peut citer les entrées et sorties bloquées, les portes de chambres verrouillées et tous les types d’immobilisation. Cela va jusqu’aux lits cages, aux lits à filet, qui bloquent le patient dans son lit. Les restrictions électroniques comprennent les barrières lumineuses, les traceurs, la surveillance vidéo ou les bracelets électroniques qui se déclenchent en zone interdite. Les restrictions médicamenteuses comprennent l’administration de sédatifs, principalement des psychotropes tels que les neuroleptiques, les antidépresseurs et les tranquillisants, mais aussi des médicaments non psycho-pharmaceutiques tels que les opioïdes et les somnifères.
Le fait qu’il ne s’agisse pas d’exceptions à la règle, de pratiques de « brebis galeuses » individuelles parmi les soignants, se traduit également par le fait que le recours à des mesures de restriction de la liberté est en principe légal et réglementé par la loi, en Autriche, par exemple, par la « Heimaufenthaltsgesetz » (la loi sur le séjour en institution). Au mieux, certaines formes de restriction de la liberté sont illégales, mais pas le recours à des mesures de limitation de la liberté en soi. Les discussions sur la recevabilité de mesures concrètes de restriction de la liberté débouchent régulièrement sur une valse-hésitation légale, qui s’adresse ensuite aux cours suprêmes : en Autriche, par exemple, l’utilisation de lits à filet a été interdite en 2015, alors que de nombreuses autres mesures sont toujours considérées comme acceptables46. Le critère de recevabilité ou d’irrecevabilité des restrictions de liberté, n’est souvent pas le degré de restriction causé par une mesure concrète, mais plutôt la capacité des résidents concernés à s’aider eux-mêmes et à prendre des décisions. Ainsi, dans certaines circonstances, on ne considère pas qu’il y a une restriction légale à la liberté si une personne ne peut pas se déplacer de manière indépendante et volontaire, même sans mesures appropriées. Par conséquent, ce n’est pas la mesure restrictive en soi qui constitue une restriction de la liberté, mais le degré de libre arbitre, d’autonomie et de capacité de prendre des décisions qui peut être attribué à un résident.
Cette pratique juridique est particulièrement révélatrice du point de vue des droits de l’homme et devrait surtout faire réfléchir les gérontologues qui espèrent résoudre le problème de la discrimination fondée sur l’âge et de la violence envers les personnes âgées, sur la base des droits de l’homme. Devant la loi, la personne âgée dépendante, voire atteinte de démence, en l’absence d’autonomie et de capacité de décision, n’est apparemment plus du tout un être humain, elle n’apparaît que comme un « tas d’os » , comme l’ont très bien dit Jaber Gubrium et James Holstein à propos de la perception sociale des maisons de retraite en tant que gardiennes47, en quelque sorte comme un morceau de biomasse avec lequel l’institution peut agir, selon les besoins du quotidien des soins de santé, qui doit être organisé, de la manière la plus harmonieuse et la plus efficace possible.
L’activation des résidents, qui est désormais une pratique courante dans les maisons de retraite et qui est considérée à juste titre comme une indication du nouveau caractère « plus amical » des résidents de la maison, révèle également un visage extrêmement Janusien à y regarder de plus près. Stephen Katz (2000), a montré dans une étude inspirée par Foucault que les pratiques d’activation des résidents des maisons de retraite, contribuent à mieux les contrôler et discipliner et sont particulièrement efficaces pour assurer des soins quotidiens de façon aussi simple et efficace que possible. Compte tenu de l’hétérogénéité des résidents et de la diversité des comportements et des situations qui caractérisent la vie quotidienne dans les maisons de retraite, M. Katz estime qu’un moyen efficace de « gestion du comportement » est de maintenir les résidents occupés en permanence grâce à divers programmes d’activités. Selon M Katz, la vie quotidienne en maison de retraite ne fonctionne que si les résidents de la maison « fonctionnent » suffisamment. Ils le font mieux lorsqu’ils sont activés, c’est-à-dire lorsque leur corps sont « en action »48. De ce point de vue, l’activité sert principalement à organiser efficacement la vie quotidienne dans les maisons de retraite par l’occupation permanente des personnes dépendantes. Vue de cette façon, cette stratégie de mobilisation est complémentaire aux stratégies d’immobilisation et d’enfermement des personnes âgées et des personnes dépendantes. La logique des soins institutionnels pour les personnes âgées pourrait alors être résumée de manière succincte : activation de ceux qui peuvent (encore) l’ être, immobilisation de ceux qui ne le peuvent plus, c’est-à-dire des personnes alitées et des patients atteints de démence. Tous deux ont pour fonction de rendre le processus de soins techniques aussi fluide et aisé que possible, tel qu’il est dicté par les lois du marché et par la rentabilité au niveau du temps et des coûts dans les maisons de retraite imposé(e)s par la rationalité économique.49 En terme de retraite et de maison de retraite, deux institutions capitalistes clés de la vieillesse, le statut de “superflues” des personnes âgées apparaît en principe sous deux formes : D’une part les personnes âgées sorties du monde du travail abstrait sont improductives et donc sans valeur pour la valorisation du capital qui domine tout et est considérée comme une fin en soi. D’autre part, elles bénéficient de systèmes de retraite et de soins financés par l’état, c’est-à-dire alimentés par la valeur ajoutée de l’ensemble de la société. Les personnes âgées sont donc non seulement improductives, mais constituent également un facteur de coût considérable.
Dans une société avec une éthique du travail si profondément ancrée dans l’histoire, infiltrée dans les profondeurs sous-cutanées de la subjectivité moderne, selon laquelle ceux qui ne travaillent pas ne devraient pas non plus manger 50, les personnes âgées doivent donc toujours s’attendre à ce que leur droit à la vie leur soit refusé et qu’elles soient littéralement subsumées sous la catégorie de « vie indigne d’être vécue ». Je n’exagère pas et la citation suivante d’une célèbre éthicienne médicale britannique, Mary Warnock, le prouve. Dans une interview accordée au Sunday Times en 2004, elle a donné la recommandation quasi socioéthique suivante aux personnes âgées : « les personnes fragiles et âgées devraient envisager le suicide pour éviter qu’elles ne deviennent un fardeau financier pour leur famille et la Société”.51 Pour l’instant, cependant, il s’agit encore d’un exemple extrême, car ces positions inhumaines sont rarement exprimées de manière aussi ouverte et explicite52. Néanmoins, compte tenu de l’évolution démographique, cela exprime une logique qui inspire les discours sur le « vieillissement de la société », une « bombe démographique » ou le « fardeau de l’âge » qui circulent dans la sphère publique depuis des années. Cela donne une image de personnes âgées vivant de manière improductive et aux dépens de la jeunesse.
Dans ce contexte, ce n’est probablement pas non plus un hasard si, depuis le premier point culminant de la discussion sur la démographie au début de ce millénaire, les discours sur le thème de l’aide à la mort et de l’euthanasie sont redevenus de plus en plus socialement acceptables, d’autant plus qu’ils ne se limitent pas exclusivement à l’euthanasie des malades en phase terminale, mais qu’ils font parfois aussi référence à l’aide au suicide des personnes âgées, même si celles-ci ne sont pas en phase terminale ou ne souffrent pas de manière intolérable, mais ont à peine plus de 70 ans et « en ont fini avec la vie » 53. La mesure dans laquelle les discours sur l’euthanasie ont entre-temps pénétré la société est également visible dans le fait que l’euthanasie et les possibilités correspondantes de mettre fin à la vie sont de plus en plus acceptées par les personnes âgées elles-mêmes lorsque celle-ci ne semble plus « avoir de valeur » (par exemple en cas de besoin, en cas de perte d’indépendance et de capacité d’auto-assistance liée à l’âge, en cas de démence, etc.)54.
L’« improductivité » et le « coût des coûts » comme enjeux principaux du discours moderne sur l’âge
L’improductivité et le coût de la vieillesse constituent en fin de compte également les deux principaux volets du discours moderne sur le vieillissement. C’est, pour ainsi dire, la dimension culturelle-symbolique de la dissociation de la vieillesse, dans laquelle la « superfluité » matérielle-économique des personnes âgées est déposée dans le stock de connaissances de la société sous la forme d’une sous-évaluation et une subordination symboliques de la vieillesse(s) d’images négatives de l’âge, de stéréotypes et d’étiquettes discriminatoires.
Outre les caractéristiques décrites de la « superfluité » capitaliste des personnes âgées, qui est institutionnalisée par la retraite et la maison de retraite, l’« improductivité » a deux significations différentes.
La première concerne moins les personnes âgées que les travailleuses et travailleurs âgés. Dans ce domaine, l’« improductivité » est surtout la signification d’une plus faible productivité du travail et d’une moindre capacité de performance des travailleuses et travailleurs plus âgés par rapport aux plus jeunes.
Le statut de personne âgée inefficace, lente et improductive est inhérent à la vieillesse depuis que le travail salarié a été établi comme la forme d’activité humaine par excellence, dont l’endroit paradigmatique est l’usine. C’est surtout au cours de l’industrialisation du XIXe siècle et de la mécanisation progressive de la production, associée à une intensification considérable du travail, que des discours sur la relative improductivité et la sous-performance des travailleurs âgés ont commencé à circuler – discours qui ont surtout servi à légitimer la pratique de plus en plus établie consistant à licencier ou à ne plus embaucher des travailleurs âgés au profit de jeunes55. Cette image n’a changé dans le « turbo-capitalisme » numérisé et basé sur la connaissance de l’époque actuelle que dans la mesure où l’étiquette de la prétendue improductivité s’est adaptée et différenciée en conséquence.
Par conséquent, « l’improductivité » actuelle n’est pas tant un manque de force, d’endurance, de rapidité, etc. qu’un manque de créativité, d’innovation et de flexibilité des travailleuses et travailleurs plus âgés par rapport aux plus jeunes. Même les critiques de la dévaluation contemporaine de l’âge sur et à travers le marché du travail confirment involontairement ce schéma, par exemple lorsqu’ils essaient de mettre en évidence les caractéristiques spécifiques que les travailleurs âgés auraient par rapport aux jeunes travailleurs. L’accent est mis de préférence sur des caractéristiques telles que l’expérience, la loyauté ou l’éthique du travail. Ce faisant les personnes âgées sont privées de tous les attributs dynamiques que le marché du travail exige aujourd’hui avec tant de véhémence56. Ainsi d’une certaine manière, donc, même aux yeux de ceux qui prônent en fait exactement le contraire, les personnes âgées elles-mêmes se révèlent « vieilles » et désespérément obsolètes pour le marché du travail.
Si ce discours d’« improductivité » et de « sous-performance » se réfère exclusivement aux travailleurs âgés et à leur situation sur le marché du travail, la deuxième variante des discours modernes sur l’improductivité de la vieillesse concerne le rôle et la situation des personnes âgées en tant que retraités. Ici, « improductivité » signifie une contribution négative à l’ensemble du travail social au moyen d’une allocation sans contrepartie. En d’autres termes, les travailleurs âgés seraient financés par les produits du travail de la communauté active. Le discours reprenant l’étiquette de l’« improductivité » et celle de la « sous-performance », présente une spécificité capitaliste dans la mesure où historiquement il n’est arrivé au monde qu’avec le travail salarié :
« La distinction entre les personnes « productives » et « dépendantes » n’est possible que si l’on sépare l’emploi salarié des autres formes d’activité humaine et n’a de sens que dans des conditions sociales qui attribuent des fonctions productives et créatrices de valeur exclusivement à l’emploi salarié. C’est historiquement le cas avec l’apparition des relations de production capitaliste.57 »
Ce n’est que sous les prémisses capitalistes que les discours sur l’improductivité de la vieillesse peuvent prendre forme, mais là, ils surgissent par nécessité sociale. Lorsque la « productivité » est une valeur sociale centrale et que l’étiquette de la « productivité » s’applique uniquement aux activités qui impliquent la dépense de travail dans le processus de valorisation du capital, la personne qui n’est plus capable de travailler ne peut avoir d’autre statut que celui d’« improductif » et donc de « sans valeur » et « superflu » socialement.
Les discours sur le « coût » de la vieillesse sont étroitement liés à l’« improductivité » au sens de non-travail et revenus sans prestations. « L’improductivité » et le « fardeau » de la vieillesse vont de pair dans la mesure où les deux discours se réfèrent en permanence l’un à l’autre : parce que les personnes âgées sont « improductives », elles représentent un « fardeau » pour la société. Inversement, le discours sur la « charge sociale de la vieillesse » a toujours impliqué la perception des personnes âgées comme « improductives », à la fois au sens d’une capacité réduite à prester et à travailler, et au sens d’une existence de « bouches à nourrir inutiles » et de « facteurs de coût » sociaux. Le discours social actuel sur le vieillissement/la vieillesse, dans les conditions actuelles de l’évolution démographique en particulier, illustre très clairement pourquoi la société moderne considère la vieillesse comme un fardeau.58
Il y a deux aspects qui rendent problématique le vieillissement dans des conditions capitalistes et qui, compte tenu de la proportion croissante de personnes âgées dans la population, se reflètent dans les discours scientifiques, politiques et médiatiques sur le changement de la structure des âges avec une monotonie stéréotypée et fatigante. Tout d’abord, en raison de l’augmentation constante des coûts qu’il entraîne, le « vieillissement de la société »59, signifie une surcharge pour les systèmes de sécurité sociale historiquement développés. Dans l’espace germanophone, le débat sur les conséquences du changement démographique a été principalement alimenté par le best-seller de Frank Schirrmacher (2004) sur la Le complot de Methusalem, qui a connu plus de dix rééditions en très peu de temps. Depuis lors, les discussions sur le changement démographique et son potentiel de crise sociale ont connu un véritable boom dans les médias.
L’accent est désormais mis sur les coûts sociaux associés. Par exemple, la proportion croissante de personnes âgées dans la société entraîne une modification croissante du rapport entre la population active et la population non active. À moyen terme, cela remettrait en question la viabilité financière du système de retraite, et donc aussi le « contrat intergénérationnel » (qui n’est en principe que fictif) dans son ensemble60. Dans le domaine scientifique, ce problème se reflète notamment dans les discours sur la « justice intergénérationnelle »61, qui se concentre en particulier sur la question du financement durable des systèmes de retraite. La solution politique est recherchée dans le prolongement du travail pour les gens. La forte augmentation de l’espérance de vie rend nécessaire et judicieux de travailler plus longtemps et de rester « actif ».
L’évolution démographique a des effets similaires sur le système de santé et de soins moderne, ce qui se reflète aussi clairement dans le discours de la société sur le vieillissement : L’augmentation rapide du nombre de personnes âgées entraîne une hausse permanente des dépenses de santé et de soins, qui dépassera de loin les capacités financières et humaines du système dans un avenir prévisible62. On discute même déjà sérieusement sur la question: Faut-il exclure des personnes de certains traitements médicaux et thérapies en raison de leur âge avancé et des coûts qui en résultent, et faut-il donc rationner les services de soins de santé pour les personnes âgées en fonction des aspects de rentabilité ?63.
Même si cela se fait parfois de manière subliminale et enrobée d’un discours socio-éthique, le potentiel d’inhumanité des calculs de coûts-bénéfices capitalistes est mis en lumière dans ces discours. De telles considérations équivalent à rien de moins qu’un refus de traitement médical. Si elles étaient effectivement mises en œuvre, elles rempliraient donc complètement les critères d’une « senio-euthanasie passive »64, et équivaudraient à un sénicide.65 Les discours susmentionnés sur le suicide socialement justifié de personnes âgées dépendantes et l’avancée actuelle des discours sur l’euthanasie doivent également être considérés dans ce contexte. Ces discours, eux aussi, font principalement référence au « coût social » que représente le nombre toujours croissant de personnes âgées malades et dépendantes.
On ne peut guère illustrer plus clairement la faible valeur de la vie des personnes âgées et des personnes dépendantes dans les conditions capitalistes que par ce discours quotidien qui soumet tout droit humain à la vie à une réserve de faisabilité financière et l’évalue uniquement sur la base de considérations économiques de coûts-bénéfices. Cela contraste avec toute la rhétorique sur la « dignité humaine » et la « qualité de vie » qui éclipse ces déclarations inhumaines, souvent dans un même souffle.66
Le moi sans âge, le jeunisme et l’anti-âge
Cette « culture de l’âge » moderne et profondément négative, avec ses références constantes aux charges de la vieillesse et ses discours hostiles sur la vieillesse, se reflète finalement dans une psychologie sociale tout aussi négative et hostile. C’est la troisième dimension de la « dissociation de l’âge », qui prend forme dans la production de sujets âgés ou vieillissants. C’est sur cette dimension que la dissociation se manifeste sur le plan subjectif dans les attitudes, les pratiques et les identités liées à l’âge.
La constitution négative de la subjectivité moderne par rapport à la vieillesse ne s’exprime peut-être nulle part plus clairement que dans le fait, souvent constaté que, la plupart des gens aiment vieillir, mais pratiquement aucun d’entre eux ne veut être vieux. Ce schéma de pensée lié à l’âge, déjà logiquement impossible et simplement schizophrène, atteint les émotions les plus intimes, l’image de soi et la corporalité des sujets modernes, où il se concrétise principalement par une séparation radicale du corps vieux ou vieillissant et du soi. Les signes physiques du vieillissement semblent incompatibles avec ce moi et sont en contradiction irréconciliable avec lui. Dans la dimension socio-psychologique, la dissociation de la vieillesse prend toute son ampleur, lorsqu’elle frappe de toutes ses forces les sujets et devient constitutive de toute pensée et action liées à l’âge et de toute identité dans la vieillesse.
Il existe toute une série d’études gérontologiques qui fournissent un matériel très instructif et une preuve empirique presque écrasante de la dissociation socio-psychologique de la vieillesse. Une étude de Sharon Kaufman (1986) sur ce qu’elle appelle le « moi sans âge » est devenue particulièrement connue, tout comme un essai de Mike Featherstone et Mike Hepworth (1991), dans lequel ils ont inventé le terme « mask of ageing » (masque du vieillissement). En principe, les deux concepts font référence à la même chose, à savoir le phénomène du corps vieillissant qui se sépare d’un soi imaginé comme sans âge. Dans une certaine mesure, il s’agit de schémas d’interprétation liés à l’âge, qui s’expriment surtout dans le fait que, par exemple, les récits biographiques des personnes âgées contiennent souvent l’idée d’un soi quasi sans âge, c’est-à-dire une identité intacte par l’âge et qui, malgré les changements physiques et sociaux liés à l’âge, se caractérise par un sentiment de « ne pas être vraiment vieux ». Le corps vieillit, mais le soi, la personne elle-même, ne vieillit pas. Le corps apparaît dans la description que les gens font d’eux-mêmes comme une simple coquille dans laquelle le moi réside – et plus la différence entre le corps vieillissant et le moi sans âge augmente avec le vieillissement physique, plus cette coquille prend la forme d’un masque derrière lequel le moi est caché, dans des cas extrêmes même, celui d’une prison dans laquelle la personne est enfermée. Cela va même jusqu’à percevoir l’âge et le corps vieillissant comme quelque chose de profondément pathologique67.
On pourrait citer de nombreuses autres études similaires qui aboutissent à des résultats comparables et qui mettent en évidence un besoin et une pratique inouïs des personnes vieillissantes de ne pas se percevoir comme « vieilles » et de nier et supprimer le ou les âges, en particulier les signes physiques du vieillissement68. Ce qui est remarquable dans ces études, c’est que la plupart ne portent pas un regard critique sur la séparation constatée entre le « moi sans âge » et le corps vieillissant, mais interprètent souvent le « moi sans âge » en termes d’identité d’âge « réussie » et positive. Pour Kaufman, par exemple, le « moi sans âge » désigne simplement le fait que les personnes en question ont réussi à maintenir une certaine continuité dans la transition vers la phase de vie de la vieillesse. Vu sous cet angle, l’âge ne marque pas une rupture dans le développement de la personnalité. Ces personnes ont apparemment réussi à conserver leur propre identité tout au long des changements sociaux et physiques provoqués par l’âge (Kaufman 1986 : 7). Featherstone et Hepworth, en revanche, interprètent le phénomène du « masque de l’âge » – tout à fait dans la tradition des théories postmodernes – comme une indication d’une fragilité croissante des normes traditionnelles de l’âge et d’une « liquéfaction » correspondante des identités, qui font que les images sociales négatives de l’âge et les stéréotypes contredisent de plus en plus l’image de soi des personnes âgées. Le schéma d’orientation du « masque de l’âge » est donc « a further sign of attempts to undermine traditional age-related categories » (un autre signe de tentatives de miner les catégories traditionnelles liées à l’âge)69, c’est-à-dire précisément une référence à un acte potentiellement émancipateur par lequel les gens se libéreraient de plus en plus des étiquettes d’âge dépassées et axées sur les coûts.
De telles interprétations, bien sûr, neutralisent complètement les moments critiques contenus dans les résultats empiriques. D’autre part, dans un contexte socio-critique et socio-théorique, on pourrait aussi arriver à une conclusion différente, déjà apparente à première vue, sur la base de la richesse du matériel de données : Le « moi sans âge » et le « masque de l’âge » en tant que modèles d’interprétation liés à l’âge ne font nullement référence à une identité d’âge positive, mais à leur exact contraire, à savoir l’impossibilité de développer une identité d’âge. Ils ne sont donc pas les représentations d’une identité d’âge positive, mais plutôt un « acte d’autodéfense » psychologique. Dans une société où tout ce qui n’est pas intégré dans la logique de l’exploitation capitaliste est dévalorisé au rang d’inférieur et de déficient, et où les gens sont jugés uniquement sur leur interchangeabilité aux fins de l’exploitation du capital, la vieillesse ne peut pas représenter une période d’identification de l’existence humaine. Celui qui veut conserver son statut de sujet de valeur a donc tout intérêt à ne pas être identifié comme « vieux » – soit en ne devenant jamais vieux, soit (puisque ceci biologiquement impossible à moins de se suicider assez tôt) en n’apparaissant pas comme vieux. A cet égard, le « moi sans âge » et le « masque de l’âge » s’avèrent être des stratégies d’adaptation ou plutôt une répression psychologique des personnes qui, bien que désireuses de « vieillir », ne sont pas autorisées à « être vieilles ». Elles combattent donc la vieillesse avec tous les moyens à leur disposition afin de conserver une identité subjectivement et socialement acceptable et de ne pas être considérées par soi-même et par la société comme êtres humains de seconde classe au mieux. Par conséquent, tout ce qui indique que la personne a un certain âge doit être banni de l’ego et séparé de la personne elle-même. En d’autres termes : L’homme moderne doit littéralement se dissocier de son ou ses âges et donc d’une partie de lui-même et de son existence physique. De ce point de vue, le « moi sans âge » du sujet moderne est la conséquence socio-psychologique la plus extrême et la plus visible de la dissociation capitaliste de la vieillesse.
La construction d’un « moi sans âge » exige des gens une capacité de refoulement qui ne doit pas être sous-estimée dans son effort psychologique. Ces dernières années, elle s’est concrétisée par une obsession de jeunesse qui est devenue grotesque. Une industrie anti-âge florissante, dont le chiffre d’affaires annuel atteint aujourd’hui des centaines de milliards, en vit très bien. L’arsenal va des crèmes anti-rides aux thérapies hormonales, en passant par le fitness, le bien-être, les préparations vitaminées, le Viagra, le Botox et la chirurgie plastique – tout cela au service du soi moderne « sans âge ». Comme l’ont montré ces dernières années de nombreuses études en sciences sociales sur les discours biomédicaux concernant le vieillissement70, la médecine anti-âge est très activement impliquée dans la production de ce culte social de la jeunesse. Elle transforme de plus en plus le vieillissement ou les effets de l’âge en une maladie pouvant être traitée. Elle trouve le terreau pour cela et une prédisposition psychologique correspondante chez les sujets socialisés de manière capitaliste, qu’elle ne peut transformer en clients que sur cette base. Dans cette optique, la médecine anti-âge incarne la conséquence logique de l’hostilité du sujet moderne à l’égard de la vieillesse, qui ne peut concevoir une existence plus indigne que celle de la vieillesse.
Le « combat » contre la vieillesse commence de plus en plus tôt. Pour de nombreuses personnes, le premier seuil critique du processus de vieillissement est déjà atteint à 30 ans. Cela est particulièrement vrai pour les femmes, qui, comme on le sait, reçoivent une grande partie de leur reconnaissance sociale en raison de leur belle apparence, et pour qui la vieillesse est donc doublement menaçante et différente des hommes. Le traité de Simone de Beauvoir sur la vieillesse illustre déjà bien ce contexte lié au sexe:
« Le viril n’est pas une proie pour l’âge ; on ne réclame de lui ni fraîcheur, ni douceur, ni grâce, mais la force et l’intelligence du sujet conquérant ; les cheveux blancs, les rides, ne contredisent pas cet idéal viril »71
Susan Sontag (1975) l’a ensuite transposé dans le concept de « double standard de vieillissement ». Selon cette étude, les femmes, en raison de leur orientation identitaire vers des valeurs éphémères telles que la beauté et l’attrait sexuel – contrairement aux hommes, dont le statut social repose sur des valeurs durables telles que le pouvoir et la prospérité – sont exposées à une double marginalisation et discrimination, à la fois sexiste et liée à l’âge. Pour elles, la perte de la beauté de leur jeunesse est donc pratiquement synonyme de perte de leur féminité. Ce n’est pas un hasard si les femmes constituent la principale clientèle de l’industrie de la beauté et de la lutte contre le vieillissement, même si de plus en plus d’hommes font désormais également appel à ses services72. Ne pas corriger et embellir son propre corps vieillissant semble souvent pour les femmes:
« …a moral and physical capitulation to the ravages of time and constitute[s] a graceless management of the aging process. The aging body un-remedied by technology [is] considered to be unattractive, if not objectionable, as well as risky in light of the social and physical realities of growing older. 73»
Les rides sont probablement le plus grand stigmate de l’âge des femmes, auquel elles s’attaquent intensivement et précocement. Dès que les premières « pattes d’oie » autour des yeux deviennent visibles, c’est pour beaucoup de femmes le moment et le signal d’appliquer un ensemble potentiellement plus étendu et plus élaboré de techniques de camouflage et de lutte contre les rides pour contrecarrer le relâchement de la peau du visage aussi efficacement que possible. L’industrie de l’anti-âge et de la beauté fournit les moyens, produits et services appropriés pour ces techniques, gradués en fonction de l’intensité du traitement requis (maquillage, crèmes antirides, injections de Botox, « lifting » chirurgical). Le maintien du poids et de la silhouette joue également un rôle essentiel dans les soins de beauté féminins, bien que le respect de cette norme à un âge avancé soit à nouveau associé à des problèmes et des défis très spécifiques : les femmes âgées qui ne font pas attention à leur poids, se laissent aller ; les femmes qui font trop attention sont vaniteuses d’une manière inadaptée à leur âge74.
Pour les hommes, en revanche, l’accent est généralement moins mis sur les aspects esthétiques que sur la fonctionnalité physique. Ici aussi, le rôle et les normes corporelles spécifiques au sexe constituent la base, d’autant plus que dans la société moderne, les corps masculins sont avant tout considérés comme des instruments d’action et que les hommes sont donc traditionnellement évalués principalement par leur force et leurs performances. L’incarnation de la performance masculine est la « virilité », dont la perte marque presque le sommet de l’incapacité et représente donc le mal le plus redouté parmi tous les troubles masculins de la vieillesse. Au cours des dernières décennies en particulier, le « dysfonctionnement érectile », communiqué par le biais du discours médical et médiatique, est devenu la maladie de la vieillesse par excellence. C’est un discours qui est lié à un immense complexe médico-industriel en constante augmentation75. Début août 1999, la société américaine Pfizer avait vendu 3,8 millions de pilules de Viagra rien qu’en Allemagne pour environ 400 000 patients76. Ainsi, ce que signifie pour les femmes la préservation compulsive de la beauté et de la jeunesse jusqu’à un âge avancé grâce aux produits cosmétiques, au Botox, à la chirurgie plastique, est pour les hommes la possibilité de « bander » dans la vieillesse, ce qui est assuré par Viagra et compagnie.
La forme extrême de cette lutte progressive et croissante des personnes contre la/les vieillesse(s), (que la médecine anti-âge appelle ) désormais ouvertement une « guerre »)77, ce sont des personnes ayant subi des chirurgies plastiques répétées, liftées au-delà de toute reconnaissance, liposculptées, remplies de silicone et d’autres implants, comme on peut le voir périodiquement dans la presse à scandales, dans divers talk-shows et dans les « médias sociaux ». Même le sujet « sans âge » moyen, qui est autrement prêt à tout pour lutter contre le vieillissement, ne peut souvent s’en détourner qu’avec horreur. Ces personnages apparaissent à la plupart des gens simplement comme « inauthentiques », « bizarres », comme « des exemples de vanité extrême, de fraude et de superficialité », que l’on ne peut que regarder de haut « avec un mélange d’horreur et de pitié »78. Et pourtant, dans les figures sans âge de l’industrie anti-âge, seul le « moi sans âge » du sujet moderne prend vie. En eux, la séparation entre le corps vieillissant et le moi sans âge atteint sa forme d’expression la plus flagrante. Le moi est réduit exclusivement à son corps, et celui-ci doit être réduit, pour le meilleur ou pour le pire, à « l’éternité », dans la mesure où le capitalisme exige toujours plus d’efficacité, de productivité, d’activité, de forme physique et de jeunesse de la part de l’être humain.
Parallèlement à une tendance renforcée au « sans âge » et aux tendances anti-vieillissement qui y sont associées, la qualification de « superflu » qui est accollée aux personnes âgées, institutionnalisé par les maisons de retraite et transmis culturellement et symboliquement par des discours négatifs sur la vieillesse, s’exprime de manière impressionnante et choquante au niveau socio-psychologique.
La qualification capitaliste de la superfluité des personnes âgées est généralement le moteur de la dissociation socio-psychologique de la vieillesse. A cause d’elle, les gens rejettent avec véhémence et détermination la vieillesse et ne veulent à aucun prix qu’elle devienne une partie de leur personne et de leur identité. En même temps, ce sentiment de superflu influe de façon draconniennne et existentielle sur l’image de soi de ces personnes qui sont rattrapées par l’âge (ce qui est inévitable à long terme) mais n’ont pas les moyens de le refouler.
Il n’y a guère de conversation ou d’entretien qualitatif avec les personnes âgées sur leur situation de vie, où elles ne déclarent pas de manière répétée et insistante qu’elles ne peuvent rien imaginer de pire que d’être un fardeau pour les autres en raison de leur âge, que ce soit financièrement ou parce qu’elles sont dépendantes79.
C’est une expression de la superfluité de l’âge qui a penétré dans le sujet et se manifeste dans la peur de “la bouche à nourrir inutile qui sait que la société ne la tolère que sous réserve“. Ces personnes ne peuvent même pas attendre une solidarité illimitée de leur propre famille. Elles perçoivent donc la maison de retraite principalement pour ce qu’elle est : un entrepôt où sont rangés ceux qui font peser une charge excessive sur leurs proches en raison de leur déchéance physique et mentale liée à l’âge.
La maison de repos est associé souvent à un établissement de privation de liberté par ceux pour qui la « déportation » est du domaine du possible et est anticipée avec horreur. Il en va tout autrement pour les internés eux-mêmes. Ici, la superfluité semble enfin intégrée dans leur propre identité, et ces gens ne peuvent donc qu’être reconnaissants pour chaque soin et attention occasionnels, impersonnels et froidement professionnels qui leur est prodigué dans le secteur des soins de plus en plus commercialisé et rentabilisé80. En revanche, la devise pour les personnes âgées qui sont encore suffisamment capables de s’aider elles-mêmes et qui vivent à la maison est : « Ne pas aller dans un home »81.
Le sentiment de « superflu » et la peur d’être perçues comme un fardeau par la famille ou la société atteignent souvent une telle profondeur que les personnes âgées préfèrent mourir ou mettre fin à leur vie. Cela se traduit notamment par une forte augmentation du taux de suicide chez les personnes âgées 82. En particulier, les hommes âgés ont recours au suicide avec une fréquence supérieure à la moyenne, le taux de suicide chez les hommes de plus de 85 ans étant de loin le plus élevé – en Autriche, par exemple, il est cinq fois plus élevé que chez tous les hommes autrichiens83. Ce qui rend l’âge si insupportable pour les hommes, c’est que, en raison de leur socialisation et de leur individuation spécifiques au genre, ils se définissent particulièrement bien à travers leur profession et leur carrière. Leur perception de soi est donc principalement nourrie par leur position pendant la longue phase de travail. Il est particulièrement difficile pour les hommes de faire face au fait « qu’on n’a plus besoin d’eux » à un âge avancé. Ce sont donc principalement les hommes qui souffrent particulièrement de leur retraite84. À cela s’ajoute la grande valeur accordée à la fonctionnalité physique dans l’image que les hommes ont d’eux-mêmes. En plus d’une incapacité à souffrir socialement induite, les hommes sont beaucoup plus prédisposés que les femmes à se suicider à un âge avancé. Plus encore que dans les cas de suicide, le sentiment de « superflu » de la vieillesse qui s’empare du sujet, devient apparente dans les cas de la soi-disant « extinction » : les personnes âgées arrêtent tout simplement de manger et de boire. Ici aussi, les gens agissent souvent sur fond de « fatigue, désespoir ou de démotivation: « On n’a plus besoin de moi, je suis superflu – je préfère partir !85. « Ne plus être un fardeau » est une forte motivation pour mettre fin à sa vie, même si dans le « jeûne pour la mort », les personnes âgées ne se suicident pas activement, mais cherchent une voie pour ainsi dire « naturelle » et sans violence. Les formes de mort psychogène, dans lesquelles les personnes âgées meurent d’une volonté de vivre brisée, doivent également être mentionnées dans ce contexte.
Dans de tels cas, c’est en quelque sorte la « superfluité » elle-même qui tue les vieux. Dans ce cas
« les besoins et les possibilités de développement de l’individu […] sont limités à un point tel qu’il n’a plus d’espoir de pouvoir changer la situation et de mener une vie épanouie. Il se trouve dans une situation de tunnel ou de cage et cherche la rédemption dans une mort choisie par lui-même par pure imagination […] »86
Ce qui a été dit jusqu’à présent sur le sentiment de « ne plus être nécessaire » et la crainte des personnes âgées de « devenir un fardeau » est en principe généralement connu et bénéficie du statut de l’évidence empirique y compris en gérontologie. L’abondance du matériel empirique et l’évidence des références à la subjectivité brisée des personnes âgées comme conséquence de leur superfluité socialement conditionnée, sont proportionnels à la masse des définitions de problèmes gérontologiques qui neutralisent scientifiquement les moments et les faits critiques contenus dans le matériel empirique. On se prive ainsi dès le départ de la possibilité de parvenir à une compréhension plus approfondie et à une critique adéquate des phénomènes correspondants.
Il faudrait tout d’abord constater les états de souffrance correspondants en tant que tels et les prendre en compte dans leur conditionnalité sociale. En gérontologie, les résultats correspondants sont plutôt utilisés comme une occasion de prescrire aux personnes âgées des activités significatives (et donc surtout socialement utiles) et/ou de demander à la « société » de créer pour les personnes âgées des possibilités appropriées de « participation sociale » afin qu’elles aient à nouveau le « sentiment d’être utiles »87. Le sentiment d’« être nécessaire » est même déclaré comme une partie quasi-naturelle de leur « structure de besoins », compte tenu de la preuve empirique écrasante avec laquelle les sentiments correspondants peuvent être observés chez les personnes âgées88. De tels arguments et d’autres similaires ont servi pendant des années à la gérontologie, par exemple pour légitimer la propagation d’un « engagement civique » des personnes âgées à la retraite, qui de cette manière – comme on le dit – a non seulement un avantage social direct, mais offre aussi aux personnes âgées en particulier la possibilité de développer leur potentiel d’activité et de continuer à s’engager dans la société89. Ainsi, au lieu de remettre en question de manière critique les attentes sociales en matière de productivité, de performance et d’utilité sur lesquelles repose la manifestation socio-psychologique du « superflu » des personnes âgées, il faudrait, pour ainsi dire, ramener les personnes âgées, au moins en partie, dans le principe social de la performance et du travail. Ou pour le dire plus précisément : La cause de la pression de la souffrance psychologique que la dissociation de la vieillesse exerce sur les sujets – à savoir devoir être nécessaire et ne pas être une charge pour être considéré comme un membre à part entière de la société – est déclarée être son remède. La gérontologie ne s’y trompe même pas, car la situation psychologique des personnes âgées montre que l’absence de sentiment d’utilité réduit considérablement leur « bien-être ». Le désir insatiable d’être utile (en particulier dans des fonctions sociales comme le travail, le bénévolat, etc.) semble toutefois nécessiter des explications. En le faisant passer pour la prémisse non réfléchie de la recherche, les véritables causes du problème sont systématiquement cachées.
Il en va de même pour de nombreux autres phénomènes et déclarations de personnes âgées, qui font directement référence aux conséquences socio-psychologiques des pressions identitaires liées au travail et à la performance sous le capitalisme et qui réclament presque à cor et à cri d’être analysées de manière critique. Un exemple classique est le « choc des pensions ». Ceci fait référence au phénomène selon lequel les gens tombent parfois dans un vide, parfois même dans la dépression après la retraite, en raison de la perte d’une vie structurée que leur apportaient des décennies de vie professionnelle, qui était souvent un élément central de leur vie.
Ce problème, ainsi que la vie à la retraite en général, est l’un des principaux sujets de la recherche (sociale) gérontologique. Cependant, d’un point de vue positiviste-empirique du problème, comme c’est le cas en gérontologie, ce phénomène n’est pas vu comme un objet à examiner de manière critique en ce qui concerne son conditionnement social, mais sert, bien au contraire, de preuve empirique de la fonction significative du travail et de la nécessité de poursuivre une activité à la retraite90. Certains gérontologues vont même jusqu’à parler de la retraite comme d’un « Vergesellschaftungslücke » (fossé de socialisation). Avec le travail disparaît une structure essentielle, qui avait jusqu’alors une influence décisive sur la vie, grâce à laquelle les gens sont « stimulés, mis au défi et donc « engagés » dans l’action »91. Dans une telle perspective, quoi de plus évident que de réclamer que le fossé soit comblé par de nouvelles « structures et programmes sociaux »92 ? On suggère soit une carrière avec un emploi salarié plus longue, soit un engagement civique au moment de la retraite.
D’un point de vue gérontologique, le temps libéré par la retraite apparaît en soi d’office – parce que les gens eux-mêmes en sont évidemment incapables – comme une « tâche à définir par la société » 93. Et la conception par la société de la vieillesse et de la retraite implique avant la création de structures d’opportunités et de possibilités pour les personnes âgées de s’identifier comme socialement utiles à travers des activités socialement utiles afin qu’elles puissent ainsi continuer à être des membres à part entière de la société.
L’aspect potentiellement choquant du point de vue, selon lequel les gens privés de leur emploi ne savent souvent plus quoi faire d’eux-mêmes et de leur temps et sont décomposés dans leur personnalité, est escamoté de facon cohérente et selon toutes les règles de l’art par une telle façon de poser le problème.
Ici aussi, c’est à nouveau le même schéma : ce qui pousse les gens à bout et les réduit à de simples « masques de caractère » (Marx) de l’exploitation du capital – la performance, la productivité et l’activité comme valeurs centrales et exigences incontournables du travail abstrait – est secrètement déclaré être l’incarnation d’une identité d’âge globalement réussie.
Cela met en évidence que le peu d’identité personnelle accordée aux gens sous les prémisses capitalistes du travail abstrait est en fait censé être la forme d’identité la plus naturelle et la plus élevée que les gens puissent atteindre même à l’âge « libre de charges ». Cela s’exprime notamment dans les concepts de « vieillissement actif » et de « vieillissement productif », que la gérontologie propage sans relâche depuis des années et qui sont présentés comme des nouveaux modèles positifs de vieillesse, qui offriraient aux personnes âgées des possibilités de vie totalement nouvelles94.
Cependant, le « retraité actif » et le « retraité agité « , tant invoqués par la gérontologie aujourd’hui, qui remplisent leurs loisirs de retraités avec des activités sans interruption, peuvent être considérés davantage comme la preuve vivante de l’échec d’une identité de la vieillesse « réussie » que comme l’antithèse du retraité « choqué par la pension“.
Qui incarne mieux et de façon plus impressionnante l’aliénation et le vide de la vie et du vieillissement dans le capitalisme que le « retraité actif », pour qui l’activité incessante et l’éthique du travail de l’existence basée sur la valorisation marchande sont devenues tellement une partie de sa chair et de son sang qu’il ne peut plus s’en débarrasser même lorsqu’il a été libéré depuis longtemps de leurs contraintes ?
La motivation et l’agitation avec lesquelles de nombreux retraités vivent leur vie quotidienne sont avant tout le signe d’une incapacité à se définir soi même et à définir sa vie en dehors de l’éthique du travail dominante et omniprésente, acquise tout au long de la vie (professionnelle). Les activités elles-mêmes, que les personnes âgées exercent à la retraite, en sont généralement déjà la preuve. Soit la structure de ces activités est simplement un prolongement du travail jusqu’à la retraite, soit ces activités ont pour fonction, dès le départ, de compenser l’absence d’une occupation significative sur le plan individuel et social. L’organisation de la vie quotidienne à la retraite prend souvent la forme d’une « ergothérapie ».
“Le retraité et la retraitée peuvent enfin commencer à réaliser leurs rêves de jeunesse différés et les possibilités inexploitées de la vie, mais cela se résume généralement à un nettoyage et un bricolage excessifs. Tout le reste est enterré »95.
Dans les années 80, le sociologue David Ekerdt (1986) a considéré cette étrange disposition des personnes âgées à rester actifs avec le terme approprié d’« éthique », une sorte d’éthique de l’activité de la vieillesse qui est dérivée de l’éthique capitaliste du travail ou la prolonge jusqu’à la retraite. L’« éthique de l’occupation » est l’éthique du travail qui naît dans la chair des gens, dont on ne peut tout simplement pas se débarrasser après une longue vie de travail, même si on en est déjà socialement libéré en tant que personne âgée ou retraité. Elle représente la conséquence immédiate, logique et donc nécessaire d’une société dans laquelle les gens – comme Adorno l’a dit par analogie – sont réduits à des fonctions du processus d’exploitation du capital et apprennent à être reconnaissants tant qu’ils ont une telle fonction 96. C’est pourquoi ils sont pratiquement privés de leur identité lorsqu’ils perdent leur fonction sociale.
Réflexion finale
Le but de cet article était de présenter sous une forme extrêmement sommaire et grossière une théorie critique de la vieillesse et du vieillissement sous les prémisses de la socialisation capitaliste. Beaucoup de choses ne peuvent être discutées que très superficiellement, certains aspects pertinents doivent être écartés pour des raisons d’espace et devront être traités en détail ailleurs. Outre l’improductivité et le fardeau financier de la vieillesse, un autre volet central n’a pas encore été traité. Dans le discours moderne sur le vieillissement, la vieillesse est considérée comme une maladie. C’est le volet discursif de la médecine anti-âge, qui redéfinit aujourd’hui la vieillesse comme une « méta-maladie biologique moléculaire traitable »97.
La peur de la mort, qui fait partie de la condition humaine et qui favorise le rejet de l’âge ou des âges et qui y est étroitement liée, a également été exclue de la présentation. Cette peur prend cependant des formes extrêmes de répression de la mort dans la modernité et la postmodernité, qui vont jusqu’à des efforts scientifiques pour vaincre la mort et créer l’immortalité98. Cet aspect aussi pourrait donc très probablement être lié théoriquement à la forme historiquement spécifique de la socialisation capitaliste. Dans Negative Dialectics, par exemple, Adorno a attribué la tendance des gens modernes à réprimer la mort au fait que dans les sociétés capitalistes, la mort est réduite à de simples agents d’échange, ce qui leur interdit déjà systématiquement une vie autodéterminée et heureuse :
« Moins les sujets vivent, plus la mort est soudaine et terrifiante. Le fait qu’il les transforme littéralement en choses les rend conscients de leur mort définitive, de la réification, de la forme de leurs relations, dont ils sont en partie responsables. […] Ce qui est détruit est quelque chose en soi et peut-être déjà pour soi insignifiant. D’où la panique permanente face à la mort. On ne peut plus l’apaiser autrement qu’en la réprimant.99 »
En d’autres termes, c’est le vide béant de l’existence basée sur la production de plus value intégration des gens dans des fonctions d’un processus d’exploitation du capital égoïste et en soi « insensé » qui rend la pensée de la mort si insupportable. L’idée que l’existence déterminée par le travail, la consommation et la lutte quotidienne pour les chances de carrière et de vie est peut-être tout; c’est-à-dire la vie entière qui est accordée à une personne dans les conditions sociales données, fait que les gens ressentent leur propre finitude comme une énorme contrainte qui ne peut être supportée que par un refoulement massif.
Cette situation, ainsi que les pressions identitaires spécifiquement capitalistes centrées sur le travail et dérivées de celui-ci, telles que la productivité, l’activité, la forme physique et l’indépendance, sont à l’origine de la tendance sociale et individuelle à repousser et à déplacer la vieillesse/le vieillissement.
La présente contribution est axée sur la thèse selon laquelle les sociétés capitalistes sont, par leur nature même, des sociétés structurellement hostiles à la vieillesse. Les phénomènes d’hostilité et de discrimination fondées sur l’âge doivent donc être considérés et théorisés de manière critique comme des effets nécessaires de la socialisation capitaliste. C’était également l’objectif du concept développé de dissociation de la vieillesse, qui est conçu comme un terme pour un principe actif à tous les niveaux de la société, à la fois matérielle-structurelle et culturelle-symbolique ainsi que socio-psychologique. Il produit un statut de la vieillesse profondément négatif et inférieur. Le statut inférieur provient principalement d’une « superfluité » des personnes âgées pour le travail, qui dans les sociétés capitalistes est non seulement structurellement mais aussi normativement central.
Avec ses normes de performance et de productivité, il est le premier critère pour mesurer la « valeur » sociale d’une personne. L’infériorité sociale s’exprime également dans les discours négatifs sur l’âge (connotations prédominantes de l’âge avec « improductivité » et « fardeau » social) et dans le besoin subjectif de nier et de déplacer la vieillesse/le vieillissement. Ce sont précisément les phénomènes au niveau socio-psychologique, tels que la tendance actuelle croissante aux pratiques anti-âge ou le sentiment de « ne plus être utile » très répandu parmi les personnes âgées, qui rendent particulièrement évidentes la négation et l’infériorité profondément ancrées de la vieillesse dans les sociétés capitalistes :
« Être vieux » est un état dans lequel on ne peut pas vivre sous les prémisses capitalistes. Pour les « vieux » en particulier, cet état n’est acceptable que s’ils parviennent à garder la vieillesse, avec toutes ses implications, loin d’eux-mêmes et de leur propre personne. En général, le concept de « dissociation » de la vieillesse, tel que choisi dans la présente contribution à l’explication théorique de la négation spécifiquement moderne de la vieillesse n’atteint sa véritable signification que sur le plan socio-psychologique d’un refoulement radical du vieillissement. Car le besoin profond des sujets de réprimer l’âge ou le vieillissement indique, pour ainsi dire, une tendance à se « dissocier » de la vieillesse qui, en tant que processus, est inséparable de l’existence physique de l’homme. La vieillesse est ainsi « séparée de soi-même », une démarche qui, compte tenu de la finitude de la vie humaine, est non seulement vouée à l’échec, comme on le voit dans les formes extrêmes de l’anti-âge, mais qui est hautement autodestructrice.
Cet article est paru à l’origine dans Kritiknetz et a été traduit par Christine Reinicke et édité par Chantal Grailet et Herwig Lerouge.
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Footnotes
- Cette théorie est élaborée de manière beaucoup plus détaillée dans mon projet de thèse actuel. La présente contribution n’est qu’une esquisse très sommaire de ce travail théorique.
- Cf. par exemple Adorno 2003a.
- Horkheimer 1937 : 261.
- Cf. Phillipson 1982 ; Kohli 1985 ; Conrad 1994 ; Laws 1995 ; Göckenjan 2000 ; Scherger 2015.
- Sur le « vieillissement actif » comme « façon de penser la vieillesse » actuellement dominante (Göckenjan 2000 : 362), voir l’exemple de Walker 2002 ; OMS 2002 ; Boudiny 2013 ; Critically Dyk 2007 ; Lessenich 2009 ; Denninger et al. 2014 ; Stückler 2016, 2017.
- Ehmer 1990 : 26.
- Ibid. : 27.
- Cette définition historique est, à proprement parler, imprécise, car pour les sociétés pré-modernes, on peut déjà parler de « travail » dans un sens moderne – à savoir au sens de travail salarié ou de « travail abstrait » – soit pas du tout, soit seulement sous une forme très grossièrement surchargée et dans une utilisation du terme insensible aux différences historiques. Une discussion plus détaillée de ce problème irait toutefois trop loin à ce stade. Ce qui est important pour le contexte pertinent ici, c’est que la vieillesse en tant que phase de la vie ne vient au monde que par l’exclusion des personnes âgées du travail salarié capitaliste.
- Cf. Ariès 1984.
- Eisenstadt 1966.
- Cf. Gruschka 2004: 260.
- Kohli 1992 : 238.
- Cf. Rosenmayr 1978 ; Brandt 2002 ; Hermann-Otto 2004.
- Peitite maison dans l’enceinte de la ferme pour les paysans âgés qui avaient quitté le bâtiment central de la ferme.
- Cf. Gestrich 2004 : 65.
- Cf. Hermann-Otto 2004 : 11f.
- Hradil 2012 : 43.
- Weigl 2011 : 117.
- Ici, bien sûr, il faut également tenir compte du taux de mortalité infantile et juvénile, qui était encore assez élevé au XIXe siècle et au début du XXe siècle. Si l’on exclut les enfants statistiquement, la différence par rapport à l’espérance de vie qui prévaut aujourd’hui (dans les pays industrialisés occidentaux) ne semble plus aussi dramatique, bien qu’elle soit encore considérable. Dans sa description de l’espérance de vie en Autriche vers 1910, Weigl donne également l’espérance de vie supplémentaire des personnes âgées de 15 ans et plus, qui était d’environ 45 ans pour les hommes et d’environ 47 ans pour les femmes. Cela signifie que ceux qui ont survécu à l’enfance avaient une bonne chance statistique d’atteindre l’âge de 60 ans en Autriche au début du XXe siècle. .
- Borscheid 1989 : 7.
- Ehmer 1990 : 65.
- Cf. Nipperdey 1994: 291-334.
- Les luttes du mouvement ouvrier pour la reconnaissance et l’amélioration des conditions de travail et de vie, grâce auxquelles des améliorations ont déjà été obtenues dans de nombreux autres domaines, tels que les salaires, les heures de travail, l’interdiction du travail des enfants, etc. D’autre part, l’introduction de l’assurance pension générale semble également avoir eu un certain effet stabilisateur sur la classe dirigeante, comme l’illustre la déclaration suivante d’Otto von Bismarck, le premier chancelier allemand et « père » du système de pension allemand : « Celui qui a une pension pour son âge est beaucoup plus satisfait et beaucoup plus facile à traiter », a-t-il déclaré [Bismarck, A. S.], et en particulier une pension d’État enseignerait « même à l’homme du commun » à « considérer le Reich comme une institution caritative” » (Ehmer 1990 : 93). Il convient d’ajouter que l’introduction par Bismarck de l’assurance pension légale, selon la devise « la carotte et le bâton », est allée de pair avec une législation qui visait délibérément à écraser le mouvement ouvrier (par exemple la soi-disant « loi socialiste » de 1878 « contre les visées dangereuses pour la société de la social-démocratie »), tandis qu’avec les concessions sociales telles que l’assurance pension « la classe ouvrière devait en même temps être gagnée à l’État monarchiste » (Kohlmeier 2009 : 5).
- Rosenmayr 1983.
- Göckenjan 2000 : 331.
- En Autriche, par exemple, cela augmente maintenant (en tenant compte des pensions des fonctionnaires) d’environ 20 milliards d’euros par an, voir Kucsera/Nagl 2019.
- On le voit, par exemple, dans les « Lignes directrices pour le vieillissement actif » publiées par le Conseil de l’Union européenne, qui visent principalement à maintenir les gens plus longtemps au travail (voir Conseil de l’Union européenne 2012).
- Stückler 2017: 92.
- Voir Wehlau 2012 ; Ebbinghaus 2018.
- En Autriche, par exemple, l’âge réel de la retraite est encore relativement bien inférieur à l’âge légal de la retraite, qui est d’environ 60 ans.
- Cf. Messerschmidt 2015 ; Stückler 2019 : 5-11.
- « demographische Aufrüstung » Kondratowitz 2009: 257.
- Même dans les meilleurs temps de la prévoyance vieillesse de l’État-providence, les femmes en particulier étaient nettement plus exposées au risque de pauvreté pendant la vieillesse, et aujourd’hui, en période de précarisation néolibérale, elles sont à nouveau particulièrement touchées par la pauvreté pendant la vieillesse (cf. Butterwegge/Hansen 2012).
- Pour plus de détails, voir Urban 2020. .
- Ehmer 1990 : 40.
- Foucault 1994, 2013.
- Foucault 1994 : 279.
- Foucault 1983 : 168.
- Foucault 2013 : 487.
- Borscheid 1989 : 438.
- Pour l’histoire de l’hôpital, voir Foucault 1976.
- Voir Conrad 1994 : 179 ; Heinzelmann 2004 : 17f.
- Heinzelmann 2004 : 18.
- Cf. l’exemple de Marx 2012.
- Wurm 2016 : 199.
- Ibid. : 207 et suivants.
- Gubrium/Holstein 1999 : 521.
- Ibid. : 142.
- Cette logique n’est pas non plus démentie par les soignants engagés, qui existent certainement et qui, contre toute attente d’un système de soins, de plus en plus, s’efforcent honnêtement, dans chaque cas individuel, de traiter avec chaleur et humanité les personnes dépendantes qui leur sont confiées. Souvent, cependant, même dans ce cas, le résultat final est la construction d’une éthique professionnelle idéalisée qui permet de faire face au quotidien difficile des soins sans en être complètement désespéré et sans s’y noyer complètement en tant que soignant (Kersting 2011).
- Cf. Eisenberg 1999
- « Better for old to kill themselves than be a burden, says Warnock », The Times, 12 décembre 2004.
- Par exemple, une déclaration de l’écrivain anglais Martin Amis dans le Guardian du 24 janvier 2010 était carrément grotesque lorsqu’il a suggéré que, compte tenu de l’évolution démographique, des « cabines d’euthanasie » devraient être installées dans l’espace public, c’est-à-dire un genre de cabines téléphoniques dans lesquelles les personnes âgées peuvent se suicider pour ne pas devenir un fardeau pour la société. La crise actuelle du Corona génère aussi clairement des discours très révélateurs sur le statut « sans valeur » des personnes âgées dans une société de travail capitaliste dominée par des critères d’utilité économique et de rentabilité (cf. Stückler 2020). Aux États-Unis, le coronavirus est même déjà cyniquement décrit comme un « extracteur de baby-boom », c’est-à-dire comme un « résolveur de problèmes » bienvenu compte tenu du changement de la pyramide de l’âge (dans la perception de la société) causé notamment par le vieillissement de la génération du baby-boom. Ici, donc, les discours actuels dans le contexte de la crise du COVID-19 s’amalgament aux discours démographiques dans le sens d’une « société vieillissante. ».
- Voir aussi Loenen 2014 : 106ff.
- Voir Lamers/Williams 2016.
- Cf. Ehmer 1990 : 65.
- Voir Dyk et al. 2010.
- Ehmer 1990 : 209f. A proprement parler, l’idée d’une « fonction de formation de valeur » n’a de sens que dans le cadre des prémisses capitalistes. Car la « valeur » attribuée aux activités humaines en tant qu’« emploi salarié » leur est attribuée non pas tant par la production de biens de consommation utiles que par leur fonction de production d’une richesse monétaire abstraite (exprimée en termes économiques, par exemple, par « produit national brut » ou « croissance économique »). C‘est une fonction exclusivement caractéristique des conditions de production capitalistes qui serait totalement incompréhensible pour l’homme pré-moderne, et apparaîtrait comme complètement folle.
- Pour plus de détails sur ce qui suit, voir Stückler 2019, en particulier les pages 5-11.
- Schimany 2003.
- voir OCDE 2000 ; Walker 2002 ; Walla et al. 2006 ; Bauernberger et al. 2009 ; Börsch-Supan 2009 ; Sachverständigenrat 2011.
- Kohli 2008 ; Tremmel 2009 ; Torp 2015.
- Cf. Niehaus 2006 ; Breyer 2014 ; Bosbach/Bingler 2008.
- Cf. Critical Moody/Sasser 2015 : 167ff.
- Pousset 2018 : 33.
- Dans son traité sur le sénicide, Pousset fait la distinction entre les formes actives et passives de « senio- euthanasie », par laquelle il entend le meurtre de personnes âgées par d’autres personnes (par exemple des parents ou des soignants). La « senio-euthanasie passive » diffère de la senio-euthanasie « active » en ce sens qu’elle ne provoque pas activement et délibérément la mort de la personne âgée (comme, par exemple, dans le cas des formes d’euthanasie active), mais l’accepte simplement, par exemple, par omission, interruption du traitement, négligence ou mise en scène dans les médias (c’est-à-dire mourir de faim et/ou de soif).
- Ce n’est pas un hasard si le fait de légitimer de manière utilitaire le meurtre de personnes âgées, malades et dans le besoin, non seulement en fonction d’intérêts sociaux, mais aussi et surtout en fonction de la dignité humaine et de l’autonomie des personnes concernées, fait directement partie de la nature des discours modernes sur l’euthanasie.
- Ibid. : 379.
- Par exemple Thompson et al. 1990 ; Öberg 1996 ; Graefe 2013.
- Featherstone/Hepworth 1991 : 382.
- Cf. Vincent 2006 ; Fish- man et al. 2008 ; Spindler 2009.
- Beauvoir, 1970, p315.
- Voir Ginn/Arber 1993 ; Öberg 2003 ; Hurd Clarke/Griffin 2007 ; Hurd Clarke 2010 ; Höppner 2011 ; Holstein 2015 ; Denninger 2018.
- Hurd Clarke/Griffin 2007: 198.
- Cf. Hurd Clarke 2002.
- Cf. Marshall/Katz 2002 ; Calasan- ti/King 2005.
- Schroeter 2012 : 206.
- Cf. Grey 2004 ; critiqué par Vincent 2007.
- Hurd Clarke/Griffin 2007 : 198.
- Cf. exemple Pleschberger 2005.
- Les valeurs de satisfaction des maisons de repos, qui ont fait l’objet d’une enquête scientifique, sont également élevées, cf. Cott/Fox 2001 ; Albrecht 2003.
- ÖPIA 2015 : 191.
- Cf. Kapusta 2012 ; Lindner/Fiedler 2014 ; Fiske et al. 2015.
- Kapusta 2012 : 10.
- Voir Gutmann 1972 ; Böhnisch/Winter 1993 ; Clemens 2012 ; Damman et al. 2015.
- Pousset 2018 : 29.
- ibid. : 31.
- Voir Lehr 1993 ; Stevens 1993 ; Gottlieb/Sevigny 2016.
- Heyl et al. 1997.
- Cf. Kohli et al. 1993 ; BMFSFJ 2006 ; Generali Deutschland AG 2017.
- Cf. Baltes/Montada 1996 ; Staudinger/Schindler 2002 ; Weiss/Bass 2002 ; Mergenthaler et al. 2019.
- Kohli et al. 1993 : 35.
- Ibid.
- Bröscher et al. 2000.
- Cf. Walker 1999, 2002 ; cErlinghagen/Hank 2008 ; Boudiny 2013.
- Eisenberg 2019.
- Adorno 2003a : 10.
- Spindler 2009 : 382.
- Cf. exemple Shostak 2002; Immortality Institute 2004; Welsch 2015. L’idéologie du transhumanisme, de plus en plus répandue ces dernières années, qui vise à optimiser et à perfectionner l’être humain à l’aide des technologies biologiques et informatiques (en particulier Becker 2015), s’inscrit également dans ce contexte.
- Adorno 2003b : 363.