La Banque centrale européenne achemine des milliards d’euros vers les banques et les multinationales via différentes opérations techniques. Ce n’est que par la lutte que nous pourrons nous affranchir de cette cage de fer, cette « eurocage ».

À partir de l’été 2022, la Banque centrale européenne (BCE) a relevé son (ses) taux d’intérêt de 450 points de base en 420 jours. Le 27 juillet 2022, le taux d’intérêt auquel les banques empruntent auprès de la BCE est passé de 0% à 0,5%. Le 20 septembre 2023, ce taux dit « de refinancement principal » a atteint son niveau le plus élevé à 4,5%. Depuis lors, le taux d’intérêt a été progressivement réduit pour atteindre 2,15% à l’heure où nous écrivons ces lignes. Ces dernières années, l’utilité des hausses de taux d’intérêt comme celle-ci a suscité le débat.
Ce débat comporte deux aspects. Tout d’abord, il s’agit de savoir si les hausses de taux d’intérêt sont le meilleur moyen, ou le moyen le plus approprié, de lutter contre l’inflation. Ensuite, si cela est bien le cas, une deuxième question se pose: est-ce que la lutte contre l’inflation doit être une priorité et primer sur la préservation de l’emploi? La première question porte sur l’efficacité des hausses de taux d’intérêt1.

La deuxième question revêt une importance majeure car si, comme le dit l’économiste Joseph Vogl, « la stabilité des prix et une faible inflation étaient souhaitées de la même manière par tous, […] les discussions et les mesures relatives à l’autonomie des banques centrales deviendraient superflues »2.